Exclusif : Schneider lance les consultations pour renouveler son infogérance

Ugap, Devoteam, contrat public © Dragon Images - Shutterstock

Les SSII sont mobilisées sur le renouvellement de l’infogérance de Schneider. Un contrat géant, aujourd’hui aux mains de Capgemini, que l’industriel a décidé d’éclater en plusieurs lots.

Selon nos informations, Schneider Electric a relancé un processus de consultation visant à renouveler son contrat d’infogérance signé en 2004 avec Capgemini, contrat pour partie renégocié en 2008. Plutôt que d’adopter une approche monolithique comme lors de la première signature, l’industriel opterait pour une approche plus granulaire, avec au total huit lots. Selon une source industrielle, plusieurs lots concernent l’infrastructure, tandis que d’autres touchent à l’applicatif. Un lot est dédié au poste de travail, tandis qu’un dernier contrat sera centré sur le pilotage du programme, autrement dit l’intégration des services fournis dans les différents pans de cette externalisation massive.

Au total, ces contrats représenteraient environ 200 millions d’euros et devraient courir sur 3 ans. Tous les grands acteurs du marché, dont évidemment Capgemini, titulaire actuel de ce marché colossal, sont sur les rangs pour ce qui apparaît comme un des principaux deals des mois qui viennent. Via une première procédure (Request for information), l’industriel a effectué une pré-sélection de prestataires. Le donneur d’ordre doit transmettre dans les semaines qui viennent des cahiers des charges plus précis (Request for proposal), sur la base duquel il effectuera ses choix définitifs.

Progiciel unique : l’ambition abandonnée

Signé sur dix ans (pour la bagatelle de 1,6 milliard d’euros), le contrat de 2004 comprenait un volet infogérance de l’informatique européenne du groupe mais intégrait aussi une dimension portant sur la construction d’un système d’information mondial unique, basé sur des solutions SAP pour les 4 directions opérationnelles de Schneider Electric (Amérique du Nord, Asie-Pacifique, Europe, Péninsule ibérique & international). Une ambition considérable (un déploiement sur 300 sites dans 130 pays), surtout dans un groupe bâti à coups d’acquisitions. Une ambition qui ne s’est jamais réellement concrétisée. « Ils n’y sont jamais arrivés car ce système unique n’a pas été accepté par les métiers et business unit. Cette stratégie leur a coûté très cher », explique une source au sein de l’industrie. Aujourd’hui, Schneider viserait toutefois encore à simplifier son parc applicatif, mais plus modestement.

Signalons que ce contrat signé en 2004 a été, après un démarrage difficile, renégocié en 2008. Schneider avait alors réinternalisé plusieurs volets du programme (achats de matériels informatiques, gestion des réseaux globaux et de la téléphonie, activités informatiques en Europe de l’Est, en Espagne et au Portugal, IT de la filiale Crouzet) représentant un peu moins d’un tiers des coûts du volet infogérance du contrat. Capgemini a mis plusieurs années à stabiliser réellement ce contrat géant : selon Crédit Suisse, l’infogérance Schneider a généré pour la SSII 90 millions d’euros de pertes en 2006 et une soixantaine de millions en 2007.

Toutefois, les choses semblent être aujourd’hui aplanies. Un délégué syndical CFDT de Schneider parlant « d’un bilan aujourd’hui globalement satisfaisant pour les utilisateurs » et ne faisant pas mystère de ses craintes devant un programme appelé à être scindé entre de multiples prestataires. A moins que Capgemini ne conserve, in fine, l’essentiel du périmètre qu’il a aujourd’hui en mains.

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