SCO déclare la guerre à Linux

SCO déclare la guerre à la communauté et aux clients commerciaux de Linux. La dernière carte d’un Unix agonisant ?

Mais à quel jeu joue donc SCO ? Après avoir commercialisé sa propre version de Linux sous licence GNU, SCO fait marche arrière, suspend la vente de Linux, et menace de poursuivre les utilisateurs du système d’exploitation libre et gratuit.

SCO fait pourtant partie du groupe General Public Licence, qui a défini la licence GNU, et auquel adhèrent les éditeurs de différentes distributions de Linux, et donc partenaires de SCO. Comme dans sa plainte contre IBM, SCO s’appuie sur ses licences UNIX, et accuse ses partenaires d’enfreindre sa propriété intellectuelle. Les plus surpris sont, sans doute, les clients Linux de SCO: ils se retrouvent aujourd’hui accusés d’utiliser illégalement un système? qui leur a été vendu par celui-là même qui veut les poursuivre ! Et que dire de la position de SuSE, et de sa ‘distribution’ de Linux. Afin d’éviter d’être poursuivi indirectement dans la procédure engagée contre IBM par SCO, SuSE a signé une licence d’agrément avec ce dernier. Du coup, il se retrouve aujourd’hui parmi les distributeurs de Linux passibles de poursuites judiciaires? Qui va reverser des royalties à SCO ? SCO se trouve aujourd’hui dans une position plutôt délicate. En adhérent au GNU General Public Licence, le groupe s’est engagé à garantir aux utilisateurs de Linux les droits sur son code source. Chaque utilisateur déclaré de Linux bénéficie des droits liés à la propriété intellectuelle des droits liés aux différentes licences qui composent sa distribution de Linux. Et SCO a commercialisé sa distribution de Linux. Et s’il quitte GPL, il devra appliquer les termes de la section 7 de la licence, qui lui interdit de continuer à distribuer Linux, donc certaines fonctionnalités dont il affirme posséder les droits? Il est donc peu probable qu’en l’absence d’une décision de justice à son profit, aucun utilisateur ou distributeur de Linux ne reverse des droits à SCO, hormis SuSE. Et, en prenant en compte l’imbroglio des droits et propriétés intellectuelles attachés à Unix, l’issue d’un procès est une véritable inconnue. Au final, la démarche de SCO ne serait-elle que la dernière ruade d’un acteur historique d’Unix agonisant?