Seagate produit 600 millions de têtes de disques durs par an

C’est à Springtown, en Irlande du Nord, que Seagate produit une partie des composants de ses disques durs que le constructeur va faire évoluer vers l’offre hybride SSD. Visite du plus grand site de fabrication de semi-conducteur au monde qui s’avère également le moins cher.

C’est à Springtown, non loin de Derry en Irlande du Nord, que Seagate a installé son usine de production de semi-conducteurs, utilisés notamment dans les disques dur. Construit en 1993, ce site a coûté 95 millions de dollars (soit plus de 66 millions d’euros), sans compter les biens d’équipement qui ont nécessité un investissement de plus de 900 millions de dollars (631 millions d’euros). Avec ses 1400 salariés, c’est le plus grand site de fabrication de semi-conducteurs au monde, mais également le moins cher.

Et pourtant, le processus de conception de ces produits implique plus de 700 étapes différentes. Chaque semi-conducteur est composé de 70.000 têtes magnétiques et demande une grande précision puisque les dimensions de production sont de l’ordre du millionième de centimètre.

La fabrication se fait donc dans la ‘clean room’, une pièce qui fonctionne en circuit fermé et dont l’air est filtré en permanence dans une salle dédiée à cet effet. Aucune particule ne doit entrer, ainsi parfums et autres crèmes de soins sont prohibés. Et toute personne qui pénètre dans la ‘clean room’ doit auparavant revêtir une combinaison en suivant un ordre d’habillage bien précis.

Un ordre précis doit être respecté pour enfiler la combinaison

Par ailleurs, un éclairage spécifique a été mis en place. Les néons possèdent un filtre jaune afin de bloquer la lumière, mais cela permet également de contrôler la température – entre 22 et 23 degrés – et l’humidité. D’autre part la pièce où sont fabriqués les composants électroniques a été construite sur un sol flexible, capable de résister aux tremblements de terre.

Une attention toute particulière est donc nécessaire lors du processus de fabrication et pour s’assurer de la perfection du produit, chaque wafer, ou galette de silicium, est inspecté sous toutes ses formes une fois terminé. Pendant 20 minutes, il est comparé au modèle parfait. Les responsables de Seagate n’ont pas voulu nous communiquer le nombre de produits qui sortent sans défaut, mais d’après l’un d’eux, pour son bon fonctionnement, une chaîne de production doit s’assurer que plus de la moitié des semi-conducteurs produits le soient sans anomalie.

Ainsi 25% des HDD (Hard Disk Drives) dans le monde contiennent une tête magnétique en provenance de l’Irlande du Nord. Avec 600 millions d’unités par an Springtown est le plus grand fournisseur en volume. Cette usine permet à Seagate d’accroître sa forte position dans le secteur des disques durs. Avant le rachat de la division de Samsung, le groupe américain possédait déjà une part de marché de 30%. Par ailleurs l’expérience de la firme coréenne dans les HDD et les SDD (Solid State Drives) va permettre à Seagate de parfaire sa stratégie qui repose à présent sur la création d’un disque dur hybride, à mi-chemin entre HDD et SDD.

Un filtre jaune a été posé sur les néons dans la salle des machines

Tandis que la mémoire flash ne fournit pas autant de capacité qu’un HDD à coût de production comparable, la firme américaine veut combiner les deux technologies pour offrir vitesse, capacité de stockage, fiabilité et efficacité à ses clients. D’ici 5 ans, 80% des disques Seagate seront hybrides : une mémoire de masse en technologie Flash qui accélère les accès aux ‘petits’ fichiers vient compléter les centaines de Go des disques électromagnétiques dédiés au stockage séquentiel. Un format que Seagate maîtrise déjà, notamment à travers son offre Momentus XT.

Au troisième trimestre fiscal, clos le 1er avril 2011, Seagate a annoncé avoir vendu 49 millions de disques durs et généré un chiffre d’affaires de 2,5 milliards de dollars (1,76 milliards d’euros). Faisant parti des trois derniers constructeurs de disque dur dans le monde- avec Western Digital et Toshiba – Seagate espère rapidement disposer de 40% de parts de marché (grâce à l’acquisition de l’activité disque dur de Samsung).