Sébastien Soriano futur président de l’Arcep

Actuel conseiller de Fleur Pellerin, Sébastien Soriano vient de recevoir la préférence de l’Elysée pour succéder à Jean-Ludovic Silicani à la présidence de l’Arcep.

Deux noms avaient été pressentis principalement pour succéder à Jean-Ludovic Silicani à la tête de l’Arcep qu’il quittera le 3 janvier prochain : Pascal Faure et Sébastien Soriano. C’est probablement ce dernier qui deviendra le 5e président de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes.

L’Elysée vient en effet de faire savoir que le choix du Président s’était porté sur le jeune homme de 39 ans (comparé aux âges de ses prédécesseurs à l’Autorité). Proche de Fleur Pellerin, d’abord en tant que directeur de cabinet lorsqu’elle était ministre déléguée à l’Economie numérique et comme conseiller spécial depuis sa nomination à la Culture, Sebastien Soriano est diplômé de Polytechnique et de Télécom ParisTech. Il est aussi ingénieur en chef du Corps des Mines.

Un profil technique

Un profil technique mêlé à une connaissance du secteur des télécoms qui devrait recevoir le soutien des opérateurs. D’autant que les locaux situés dans le quartier de Montparnasse à Paris sont familiers à M. Soriano puisqu’il y a œuvré en 2004 pour y superviser les marchés mobiles, puis comme directeur de la régulation des marchés haut et très haut débit en 2007 avant d’être nommé rapporteur général adjoint en 2009.

De nombreux chantiers attendent le nouveau président de l’Arcep pour ses 6 prochaines années. A commencer par l’attribution des fréquences 700 MHz qui devra être organisée pour décembre 2015. Mais aussi la poursuite du Plan France très haut débit qui doit s’achever en 2022 et la disparition du réseau cuivre au profit de la fibre optique dont la remise du rapport de Paul Champsaur, attendue jeudi 18 décembre dernier, a été repoussée au dernier moment. La poursuite de la consolidation du secteur n’est pas à exclure en France. L’Arcep devra également faire entendre sa voix à l’échelle européenne alors que la Commission souhaite, dans une volonté d’unifier le marché sur le continent, créer un super-régulateur international (l’Orece aujourd’hui) aux dépens des régulateurs locaux. Enfin, le rapprochement des instances de régulation des télécoms est de l’audiovisuel est également un sujet récurrent.

Des moyens en baisse

Le futur président de l’Arcep devra également batailler avec des moyens toujours en baisse. Le nombre des membres du collège serait ainsi revu à 5 contre 9 aujourd’hui. Une situation qu’a dénoncée Jean-Ludovic Silicani dans son discours de départ donnée à la Sorbonne jeudi dernier. « L’Arcep a absolument besoin de conserver ses moyens humains et financiers. Ayons en tête que l’ARCEP compte 170 emplois, l’OFCOM, le régulateur britannique, plus de 1000, le régulateur allemand, plus de 2000 […] il y a un moment où la machine casse. Je fais crédit au gouvernement et au Parlement de ne pas viser cet objectif destructeur. Je l’espère aussi pour mon successeur. »

La nomination de Sebastien Soriano sera définitivement approuvée après que les commissions concernées à l’Assemblée et au Sénat se soient prononcées sur la décision de François Hollande. Au plus tard le 28 janvier, date à laquelle l’Arcep présentera ses vœux de nouvelle année. Probablement le premier discours officiel public pour Sébastien Soriano à la tête du régulateur.


Lire également
Prix des SMS : Bruxelles tape sur les doigts de l’Arcep
Qui régule le régulateur ? l’Arcep répond à Martin Bouygues
Fusion entre l’Arcep et le CSA : le retour

crédit photo © MCC / D. Plowy