Sécurité : Imperva est à vendre

Imperva a fait appel au cabinet Qatalyst, signe que la société de sécurité se cherche un acquéreur. Cisco s’inscrit parmi les acquéreurs potentiels.

Qui rachètera Imperva ? La vente de la société de sécurité basée à Redwood Shores, en Californie, fait aujourd’hui peu de doutes puisque cette dernière a confirmé s’être attaché les services de Qatalyst Partners. Ce cabinet spécialisé dans le secteur des sociétés de technologies, et qui s’est notamment occupé de la vente de LinkedIn à Microsoft, est généralement sollicité pour étudier et organiser une transaction. Avant ce contrat, Imperva avait déjà reçu des propositions d’achats non sollicitées, rapportait Bloomberg le mois dernier sans citer le nom des potentiels acquéreurs.

Cisco s’inscrit parmi les principales firmes qui pourraient trouver intérêt à récupérer les actifs d’Imperva. Lequel lui apporterait des solutions anti-DDoS et de filtrage Web absente du catalogue du numéro 1 des solutions réseaux. Imperva « couvre des secteurs où Cisco est actuellement absent. Cela comblerait quelques trous si Cisco veut s’inscrire comme fournisseur de sécurité de bout en bout », déclare à CRN un partenaire Cisco Gold qui préfère garder l’anonymat.

Avec Imperva, Cisco pourrait en effet simplifier la vie des entreprises qui cherchent à sécuriser leurs activités alors qu’elles opèrent leur transition vers le Cloud. Le spécialiste réseau, dont la stratégie lorgne tant vers le Cloud que vers la sécurité, pourrait s’inscrire comme un fournisseur deux-en-un. Sur les 11 entreprises rachetées ces 12 derniers mois par Cisco, 3 sont issues de la sécurité (Lancope, Portcullis et CloudLock).

Cisco, Juniper, IBM…

Mais Cisco n’est pas le seul fournisseur ayant intérêt à s’emparer des technologies d’Imperva. Son concurrent Juniper Networks, mais aussi IBM ou encore l’Américain Raytheon spécialisé dans les systèmes de défense et dans l’aérospatiale, pourraient également s’intéresser au dossier, selon The Street. A moins qu’Elliot Management ne décide de fondre sur une nouvelle proie. Le fond d’investissement, qui détient 10,9% du capital d’Imperva, a récemment augmenté, de plus de 1%, sa participation au sein de l’entreprise de Redwood Shores. Dans une note destinée à la SEC (le gendarme américain de la bourse), le fond d’investissement estimait que la valeur d’Imperva est largement sous-évaluée alors qu’elle opère ses activités dans un secteur hautement stratégique de l’industrie informatique. Créée en 2002, Imperva est aujourd’hui évaluée à environ 1,6 milliard de dollars et compte quelque 4 300 clients, à travers 300 partenaires dans 90 pays.

La vente d’Imperva n’est donc probablement plus qu’une question de temps dans un marché de la cybersécurité en pleine consolidation. Dans ce secteur, les rachats se multiplient ces derniers mois : acquisition de CloudLock par Cisco pour 293 millions de dollars en juin dernier, de Blue Coat par Symantec ou encore de Websense par Raytheon l’année dernière.

En attendant l’éventuelle signature d’un accord de rachat, Imperva n’en continue pas moins d’enrichir son catalogue de solutions. L’entreprise vient d’annoncer Imperva ThreatRadar IP Reputation pour Skyfence, sa solution CASB (Cloud Access Security Broker). Cette nouvelle offre vise à aider ses clients à mieux détecter les menaces qui ciblent leurs données dans les applications SaaS (Software as a Service) en scrutant les tentatives d’accès provenant d’adresses IP malveillantes, de proxies anonymes et du réseau TOR. ThreatRadar IP Reputation s’ajoute à Incapsula (protection des solutions CASB contre les attaques DDoS) et CounterBreach (protection des données contre les menaces internes), récemment développées par Imperva. Autant de solutions qui viennent renforcer l’attractivité de l’entreprise auprès d’acheteurs potentiels.


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