Sécurité : l'efficacité des antivirus remise en cause

Des experts en sécurité critiquent fermement l’intérêt des antivirus dont le niveau de protection est jugé faible. L’ESIEA démontre que que certaines fonctions sont désactivables en moins de 2 minutes.

Entre 2 et 40 minutes, voilà le temps qu’ont résisté les solutions de sécurité passées au crible par l’école d’ingénieurs ESIEA à Laval pour la première édition du congrès iAWACS (International Alternative Workshop on Aggressive Computing and Security). Des experts de la sécurité informatique n’ont pas ménagé leurs efforts pour contourner les barrières de 6 antivirus parmi les plus vendus dans le monde.

Lors du concours, organisé en marge des réunions, les experts avaient à disposition des ordinateurs fonctionnant sous Windows, identiques à ceux des particuliers. L’objectif donné était alors d’arriver à désactiver l’antivirus protégeant le système en moins d’une heure. La tâche était alors accomplie si l’ antivirus ne parvenait pas à détecter une attaque virale conventionnelle.

Selon les organisateurs, tous sont donc tombés à l’exception de Dr Web : «le plus dur à contourner, cependant suffisamment affaibli pour conclure qu’avec un peu plus de temps (plus d’une heure), les candidats seraient parvenus à désactiver un septième antivirus. »

Robert Erra, un des responsables du congrès iAWACS donne une explication à ces tests grandeur nature. Selon lui : «L’objet du concours n’est pas de donner aux hackers les dernières astuces pour pénétrer de façon frauduleuse des systèmes informatiques. » Pour autant, certains spécialistes n’hésitent pas à tacler sévèrement les éditeurs de sécurité jugeant les antivirus « totalement inutiles et dépassés technologiquement». Des propos notamment repris sur France Inter.

Toujours est-il qu’ Eric Filiol, expert en sécurité et invité au congrès explique que les manques ne sont pas tant au niveau des éditeurs que réglementaire. Il explique : « La loi de 2004 sur la confiance dans l’économie numérique est trop floue sur ce point… Une personne peut être potentiellement poursuivie si elle parvient à désactiver un antivirus».

Si la conférence a mis le doigt sur une réalité, reste à savoir comment un utilisateur lambda peut-il éviter les menaces sans antivirus ou solution appropriée ? Vaste question.