Sécurité : McAfee évoque l'état de «cyber-guerre»

Avec comme invité Jacques Attali, l’éditeur de sécurité McAfee a tenu à dévoiler sa vision de la sécurité. Notamment sur la question du traitement des e-mails corrompus.

A l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage, un «hyperlivre» intitulé Le sens des choses, Jacques Attali a fait l’ouverture d’un rendez-vous entre professionnels et l’éditeur de sécurité McAfee. L’ex-conseiller de François Mitterrand a pris appui sur son livre « expérimental » à savoir un ouvrage papier qui offre des contenus graphiques, sonores ou vidéo.

Toujours est-il que Jacques Attali a tenu à évoquer les risques, notamment informatiques qui peuvent mettre en péril l’entreprise, son fonctionnement, sa rentabilité ou son développement. Son objectif a donc été d’évaluer les conséquences ainsi que la gravité des risques afin de les maîtriser au mieux. Il insiste : « Si les personnes sont libres elles peuvent donc vivre une forme de précarité. C’est cette dernière qui facilite la déloyauté et entraîne de mauvais comportements. » Il explique alors que quatre évolutions technologiques ont contribué à modifier le paysage de la sécurité. Tout d’abord l’évolution des techniques de l’Information comme le RFID (les étiquettes «intelligentes» et communiquantes) , le Cloud Computing ou le Web sémantique. Des changements qui amènent à se poser des questions quant à la sauvegarde des données.

Jacques Attali évoque aussi l’évolution en matière de biotechnologies, le phénomène de résilience (capacité opérationnelle à réagir face à une crise) mais tient à appuyer sur l’éclatement des réglementations en matière de sécurité. Il constate le mille-feuille législatif qui existe entre différents continents voire Etats en matière de sécurité. Il précise : « Le Net est mondial alors que la démocratie ne l’est pas. A terme nous allons aboutir à une somalisation de la planète. » Histoire d’évoquer le manque de concertation internationale sur certaines failles…

A son tour, le p-dg de McAfee, Dave DeWalt s’empare du micro pour faire un état des lieux des menaces à l’échelle mondiale : «Dans 80 % des cas, les attaques sont motivées par l’argent. En ce sens nos services ont relevé pas moins d’1,5 million d’attaques tous les mois, principalement sur du DNS, du défacement ou ducross-scripting ». McAfee tient là à expliquer qu’il sécurise ses clients, dont les entreprises représentent 60%, en fonction des dernières modes des hackers. Il précise : « Autrefois les attaques étaient plutôt simples et n’avaient pas vocation à faire des dégâts. Puis nous sommes passés au cyber-terrorisme, désormais on parle de cyber-guerre. »

Pour appuyer sa démonstration, Dave DeWalt prend l’exemple de l’analyse des e-mails. « S’il y a suspicion sur un message, nous pouvons analyser l’adresse IP, le nom de domaine vers lequel il renvoie mais aussi nous allons vérifier s’il n’a pas été envoyé à répétition dans les 5 dernières secondes. Si tout cela s’avère, il sera classé comme spam, donc dangereux».

Rien de bien nouveau donc mais plutôt une considération que la sécurité est l’affaire de tous. Y compris celle des personnes installées dans la sphère politique.