Sega: du jeu vidéo au jeu d’argent il n’y a qu’un jeton

Sega entend attaquer le marché des casinos. Par contre, un retour dans les consoles n’est pas envisagé

Où en est Sega, ex-géant de l’Industrie du jeu-vidéo? Dans un entretien aux

Echos, Hajime Satomi, patron nippon d’envergure et nouveau capitaine à la barre de Sega-Sammy depuis la fusion du groupe en octobre dernier fait le point. L’homme, très respecté et connu dans son pays pour son succès grâce aux machines à sous, veut maintenant passer à l’étape supérieure en se faisant un nom en dehors du Japon. Il faut admettre qu’en à peine trente ans, ce P-dg a réussi le tour de force de transformer une modeste PME en un champion national du jeu. Aujourd’hui, en restructurant le géant du jeu vidéo Sega (en légère perte cette année) il souhaite faire du nouveau groupe une multinationale incontournable du loisir. Pour atteindre cet objectif Hajime Satomi a explicité les bases de sa croissance future qui se fera par de nouvelles acquisitions et unions, par exemple un partenariat avec le géant américain de l’édition Take Two en charge de la promotion de ses jeux de sports. Par contre, l’éditeur ne compte pas faire son retour dans le marché de la console. Constructeur historique (avec notamment la Master System et la MegaDrive), Sega a abandonné les consoles après le semi-échec de la Dreamcast. Pour Hajime Satomi, un tel retour coûterait beaucoup trop d’argent face à des géants comme Microsoft. Et le patron n’entend pas, comme le groupe américain, vendre des machines à perte. Mais la grande ambition de Sega serait d’attaquer le marché des casinos. Néanmoins, le Japon est le seul pays du G8 sans casino, qui sont toujours illégaux dans ce pays malgré l’importance des pachinkos (voir encadré). Sega devra d’abord surmonter cet obstacle de taille. Mais il reste optimiste, car son objectif n’est pas simplement la conquête du marché japonais comme il l’explique, « Si nous voulons croître, nous devons attaquer de nouveaux horizons. Au Japon, nous avons un projet à Yokohama, mais nous regardons aussi vers la Chine, le reste de l’Asie, l’Europe et l’Amérique. » Au point de vue financier, le groupe mise sur un chiffre d’affaires de 528 milliards de yens (3,8 milliards d’euros) et un résultat net de 53,5 milliards de yens. L’objectif est de doubler les revenus du groupe en cinq ans. Le jeu : première industrie au Japon

Dans l’archipel les jeux représentent trois fois le chiffre d’affaires des casinos américains, avec 215 milliards d’euros. Il existe plus de 15 000 salles de « Pachinko » et de « Pachinslot », les bandits manchots locaux. Farce hypocrite : la loi interdit les jeux d’argent, hors officieusement le Pachinko est une affaire de gros sous où les jetons sont échangés contre des lots a leurs tours troqués contre des billets. 20 millions de Japonais se rendent régulièrement dans ces salles enfumées. Le Japon est le seul pays du G8 sans casino. Selon Masatoshi Kikuchi de Merryl Lynch une loi légalisant les casinos pourrait être adoptée dés 2005.