Semi-conducteurs : le Covid-19 bouleverse la donne

Le marché des semi-conducteurs ne retrouverait pas la croissance en 2020, malgré la hausse des revenus du segment des mémoires, prévient Gartner.

L’année 2020, marquée par la pandémie de coronavirus Covid-19, ne sera pas celle du retour à la croissance pour le marché mondial des semi-conducteurs, a prévenu Gartner jeudi.

La société d’études, qui prévoyait en fin d’année 2019 une croissance à deux chiffres du marché pour 2020 (+12,5%), s’attend désormais à un recul de près de 1% (-0,9% exactement) à 415,4 milliards de dollars, soit 55 milliards de dollars de moins que l’estimation initiale.

Toutefois, sur un marché dominé par Intel, Samsung Electronics et SK hynix, le prix élevé des mémoires limiterait le repli global du marché par rapport à 2019 (-12% à 419 Md$).

NAND, des prix orientés à la hausse

Le segment des mémoires devrait représenter 30% du marché mondial des semi-conducteurs en valeur, soit 124,7 milliards de dollars (+13,9%).

La demande de mémoires flash NAND est encore très forte. Selon Gartner, des pénuries persistent et maintiennent les prix à un niveau élevé. Malgré une baisse attendue au deuxième semestre, « les niveaux de prix moyens permettront toujours aux revenus flash NAND de croître cette année (+40%) », a déclaré Richard Gordon, vice-président chez Gartner.

Du côté des mémoires DRAM, la forte demande émanant de fournisseurs de services cloud va orienter à la hausse les prix des DRAM pour serveurs et les revenus associés. Mais elle ne compensera pas le repli sur d’autres marchés, celui des smartphones en particulier. Globalement, les revenus du segment DRAM diminuerait de -2,4% en 2020.

Hors des puces mémoires, la situation est plus contrastée.

Des marchés B2B résilients

Les revenus issus de semi-conducteurs hors mémoires baisseraient de 6,1% à 290,6 milliards de dollars cette année. Des marchés associés – smartphones, automobile et électronique grand public – connaîtront une réduction significative de production.

Pour l’analyste Richard Gordon, « les secteurs des datacenters hyperscale et des infrastructures de communication se montreront plus résilients avec des investissements stratégiques continus pour prendre en charge le travail à distance et l’accès en ligne. »

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