Semiconductor Summit 2008 : la microélectronique au secours de la virtualisation des entrées-sorties

Les datacenters vont-ils pouvoir suivre l’explosion de la demande de capacité et de performance, malgré le goulot d’étranglement que semblent constituer les entrées sorties ? Une nouvelle génération de produits se prépare…

« La virtualisation des entrées-sorties, les responsables informatiques la demandent ! », nous dit une étude très récente du Gartner Group. La consolidation des entrées sorties au niveau du serveur se justifie par les nécessités de réduction des coûts de connectivité. Selon le Gartner, la technologie la plus porteuse pour supporter cette consolidation est le standard PCI-Express. En effet, cette technologie est la moins coûteuse et la plus simple car elle existe déjà sur les cartes mères de tous les serveurs…

On n’attendait pas forcément que des startups du semi-conducteur veuillent montrer la voie à suivre en matière de virtualisation des entrées sorties… Mais le fait est que l’une d’entre elles, VIRTENSYS (45 personnes, basée à Manchester), a construit son modèle économique sur un avantage compétitif qu’elle annonce redoutable face à des concurrents comme Aprius, ou même Cisco et sa solution Infiniband. L’excellence de la société en termes d’innovation lui a donné accès au club très fermé des investisseurs du secteur, réunis la semaine dernière à Montreux.

Propriétaire de sa technologie de commutation d’entrée-sortie, Virtensys envisage de vendre ses produits via le canal OEM et les intégrateurs de systèmes (qui couvrent 80% du marché des data centers). Elle entame ce mois-ci la phase de validation de ces produits auprès de partenaires potentiels tels que HP, DELL, SUN, IBM, FUJITSU-SIEMENS et HITACHI (autant dire tous les « grands » du domaine), et vise une production industrielle pour le dernier trimestre 2009.

Sur le plan technologique, Virtensys est parti d’un constat : les entrées-sorties sont désormais les nouveaux goulots d’étranglements des datacenters. « Dans une baie de serveurs typique, fait remarquer Ahmet Houssein, CEO de la société,30% de l’énergie d’alimentation et de climatisation est consommée par les cartes d’interface IO et les commutateurs. De plus, les coûts d’administration et de gestion n’ont cessé d’augmenter avec l’accroissement de la base de serveurs installée ».

Il devenait donc urgent de changer de génération avec la demande galopante de capacité et de performances. L’utilisation de l’interface PCI des serveurs (« 80 Gbps gratuits ! »), l’élimination d’interfaces d’entrée-sortie dans les serveurs, et la concentration des fonctions des commutateurs « historiques » (SAN, Infiniband, Ethernet) sur un seul boitier s’imposaient. « Les produits de Virtensys ont 18 mois d’avance en termes de time-to-market », précise Ahmet Houssein, « sur un marché estimé par IDC à 9 millions de serveurs sur 2009 ».

Le sujet de la virtualisation des entrées-sorties alimente des débats passionnés entre experts techniques, et suscite un intérêt certain chez les éditeurs de systèmes d’exploitation et les constructeurs de cartes d’entrées-sorties. Nombre d’entre eux (Microsoft, LSI, Intel, Citrix,…) ont d’ores et déjà conclu des accords de partenariat avec Virtensys. Alors que les standards (tels que PCI-MR/IOV) se mettent en place, il sera intéressant de suivre l’évolution du sujet dans les semaines et mois à venir…