Serge Tchuruk (ex-Alcatel) : un ‘golden parachute’ de taille !

L’ancien patron de l’équipementier a touché plus de 8 millions d’euros en
2006, juste avant le rachat de Lucent

Le grand déballage des rémunérations des grands patrons se poursuit. Après les révélations autour des indemnités de départ de Noël Forgeard d’EADS (8,4 millions d’euros), c’est au tour du somptueux ‘golden parachute’ de Serge Tchuruk, ancien p-dg d’Alcatel de faire la ‘une’.

En pleine période électorale, ces révélations ont le don de scandaliser les Français et les politiques qui multiplient les promesses pour mettre en place des pratiques salariales « raisonnables » tout en sachant pertinemment qu’ils n’ont aucune marge de manoeuvre à ce sujet…

Serge Tchuruk donc. L’homme fort d’Alcatel a quitté ses fonctions opérationnelles dans le géant des télécoms juste avant le rachat de Lucent et la montée en puissance de Pat Russo.

Pour ses bons et loyaux services, l’homme a touché 8,2 millions d’euros en 2006, dont 5,6 millions d’indemnité de départ, selon une déclaration comptable remise au gendarme de la Bourse américaine..

Le hic, c’est que sous sa présidence (1995-2006), le cours de l’action d’Alcatel a dévissé de plus de 35% passant de 13,8 euros à 9 euros en avril 2006. Idem pour le chiffre d’affaires qui a fondu comme neige au soleil. On fait mieux comme performance.

Mais les experts souligneront que les indemnités de départ n’ont rien à voir avec les réussites ou les échecs d’un dirigeant. Elles sont fixées par contrat lors du recrutement.

Les 12.500 salariés remerciés d’Alcatel-Lucent seront ravis d’apprendre cette précision. Ils devraient également saluer le très généreux geste de l’ancien patron qui a renoncé à toucher une rémunération annuelle au titre de sa nouvelle fonction (président non exécutif du conseil d’administration).

« Il ne touchera que des jetons de présence, au maximum 100.000 euros par an. Il y a peu de dirigeants qui font ce choix », s’enthousiasme une porte-parole du groupe. Près de 10.000 euros par mois pour faire acte de présence : vive le libéralisme…