SETI@Home ne cherchera plus les petits hommes verts

Le 15 décembre prochain, le populaire projet d’informatique distribuée SETI@Home mettra fin à son programme exclusif de recherche des extraterrestres. Mais le plus important Grid au monde continuera de partager ses ressources

Analyser les ondes radio en provenance de l’espace pour trouver des traces d’existence d’une vie extraterrestre? Le projet SETI@Home réunit depuis plusieurs années des centaines de milliers d’internautes qui partagent les ressources de leur matériel en les mettant à la disposition du réseau distribué lorsqu’ils ne sont pas actifs.

À partir du plus grand radiotélescope au monde, les ondes radio captées dans l’espace sont décryptées au travers de cet immense Grid mondial, chaque membre du réseau devenant actif lorsque son ordinateur passe en mode veille. Mais aucune trace d’ondes radio construites par une main alien n’a pu être mesurée jusqu’à présent ! Le projet est loin aussi d’être exempte de critiques. Certains scientifiques considèrent en effet que depuis des années il est un vaste gâchis de ressources qui auraient pu être consacrées à des choses plus utiles. Mais aussi une source potentielle de danger en termes de sécurité. Le Fermi National Accelerator Laboratory a même suggéré récemment que des extraterrestres auraient pu glisser des signaux licencieux pour interférer sur les ordinateurs? L’équipe du SETI ne met cependant pas fin à ses activités et rejoint un autre projet beaucoup plus large, le BOINC (Berkeley Open Infrastructure for Network Computing). Les projets de ce dernier, toujours basés sur le traitement distribué, portent sur la modélisation des changements climatiques, la biologie moléculaire et la physique des hautes énergies. La recherche de petits hommes verts n’est pas pour autant abandonnée, mais les adhérents au SETI@Home vont désormais partager la puissance cumulée de leurs machines dispersées dans le monde avec d’autres projets scientifiques tout aussi nobles. Le BOINC a indiqué qu’une fraction de la puissance de l’ordinateur connecté sera affectée à chaque tâche et que les nouvelles versions du programme seront téléchargées automatiquement. Sur l’analyse des signaux radio, SETI@Home nouvelle version portera son attention sur de nouveau type de signaux, comme les pulsions faibles bandes émises par les étoiles noires, les pulsars rapides, et peut-être des vies issues d’autres mondes. Pour les utilisateurs du nouveau projet, les changements seront sensibles aussi en matière de contrôle de l’utilisation de leurs ressources, avec par exemple la possibilité de définir des préférences en matière de bande passante et de période d’utilisation du CPU au travers d’un outil graphique au look 3D plus moderne. En revanche, SETI@Home et BOINC ne sont pas des cas uniques et plusieurs projets informatiques distribués ont vu le jour dans les domaines de la recherche scientifique et médicale. L’an passé par exemple, IBM a lancé son propre projet, World Community Grid, consacré à la recherche sur le Sida, Alzheimer et le cancer. Il réunit plus de 100 000 membres qui exécutent plus de 170 000 ordinateurs à travers le monde.