SFR-Altice: Armando Pereira officiellement nommé DG délégué

Complice de longue date de Patrick Drahi (principal dirigeant d’Altice), Armando Pereira aura pour mission d’appliquer le plan fibre de SFR et assurer le retour opérationnel de l’opérateur.

Son nom avait été évoqué avec l’annonce du départ de Michel Paulin le 11 septembre dernier. Armando Pereira prend officiellement les commandes en tant que directeur général délégué de SFR.

C’est le P-DG du groupe télécoms, Michel Combes, qui l’a annoncé aux salariés du groupe dans un e-mail interne que l’AFP a pu consulter.

En charge des opérations du pôle télécoms du groupe, Armando Pereira aura notamment pour mission de déployer la fibre optique de SFR sur l’ensemble du territoire sur fonds propres d’ici 2025. Une stratégie alors présentée par le duo Michel Paulin et Michel Combes fin juillet.

Le nouveau dirigeant devra également poursuivre la restructuration de l’entreprise qui passe par un plan de suppression de quelque 5000 postes (sur 15 000) d’ici juillet 2019 et 1500 externalisations, notamment du côté du service clients.

Il devra également redresser les résultats de l’opérateur qui a perdu 2,5 millions de clients depuis l’acquisition de SFR par Altice (via Numericable Group) en 2014.

Michel Combes poussé vers la sortie ?

Selon une source syndicale citée par l’AFP, il s’agit d’une « mission transitoire » à la durée non précisée. La nomination d’Armando Pereira viserait surtout à régulariser une situation de fait.

« Il n’était pas admissible pour la gouvernance d’un groupe tel que le nôtre qu’un de ses actionnaires puisse intervenir dans la gestion quotidienne (…) sans mandat clair et sans aucune responsabilité juridique », ont déclaré à l’agence de presse un porte-parole du comité central d’entreprise (CCE).

Partenaire historique de Patrick Drahi (il détient une part significative du capital d’Altice créé en 2002) mais jusqu’alors homme de l’ombre, Armando Pereira est désigné comme le capitaine d’un « shadow cabinet » au sein de la filiale française du groupe Altice.

Un positionnement qui entraine une dichotomie de la direction créant des conflits sur la stratégie et les choix opérationnels à appliquer.

Une gestion en sous-main qui « met en oeuvre un management par la terreur » et « déstabilisent gravement les salariés », selon les élus du CCE, et expliquerait le départ soudain de Michel Paulin.

Selon La Tribune, le retour d’Armando Pereira à la tête de SFR pourrait même pousser Michel Combes vers la sortie. Une hypothèse réfutée par la holding Altice.


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