SFR et Orange lancent leurs premiers mobiles sous Android

Avec le HTC Magic, Google compte renforcer ses positions

La présentation du HTC Magic chez SFR et le lancement programmé du G1 par Orange constitueront pour Google un test de taille pour son OS qui compte seulement deux mobiles distribués au niveau mondial. Néanmoins, avec ce nouveau terminal, la firme de Mountain View a une carte à jouer.

Complètement tactile, le HTC Magic n’embarque pas de clavier physique, au contraire du G1 dont il est assez proche. Relativement léger (118,5 g), le combiné marque surtout des points pour sa connectivité : EDGE, 3G et 3G+. La présence du Wi-Fi et le basculement automatique (sans coupure) entre la 3G et le Wi-Fi constituent l’une des forces du terminal.

L’interface du mobile du mobile a elle aussi été soignée. L’absence de capacité multi-points a été remplacée par un système de double-clictactile tout aussi efficace pour zoomer ou réduire la taille d’une image. L’OS de Google permet quant à lui d’ouvrir simultanément plusieurs sessions de navigation.

Dernier point fort, la batterie du terminal sera amovible. Traduction, pas besoin de l’envoyer chez le fabricant pour un souci d’alimentation. Les utilisateurs apprécieront l’attention.

Le terminal plutôt grand public, n’a en revanche pas été conçu pour séduire les professionnels. La synchronisation avec un PC ne sera pas possible. Néanmoins, l’utilisation des outils professionnels de Google, comme Google Docs, pourra combler ce manque.

Le HTC Magic fait avant tout la part belle aux services star de Google d’une part -Street View, Google Maps, YouTube ou encore gMail sont tous accessibles depuis le terminal- mais également à l’Android Market, le kiosque d’applications mis en place par la firme de Mountain View pour concurrencer l’App Store d’Apple (mais aussi les boutiques de Nokia, de RIM et de Microsoft).

SFR comme Google comptent tous deux sur ces petits logiciels pour en favoriser l’adoption. « L’Android Market compte déjà plus de 1.000 applications gratuites », assure Sébastien Goix, chef produit chez SFR pour les mobiles data. Le kiosque a vocation à en accueillir bien plus.

Les développeurs auront carte blanche pour installer les applications créées par leurs soins. Une ouverture qui pourrait se révéler douloureuse, au moins pour SFR. Une application de VoIP est déjà présente sur l’Android Market. Questionné sur ledit logiciel, Sébastien Goix, préfère botter en touche. « C’est un sujet sensible chez nous. Je ne ferai pas de commentaires« . Pour les opérateurs, permettre l’installation de clients VoIP dans les terminaux, c’est comme faire entrer le loup dans la bergerie (même si ce type d’applications génère du data…).

Google a également signé des partenariats avec deux éditeurs de taille : Gameloft et Electronic Arts, histoire de s’assurer la présence d’un flot continu de nouveaux contenus. Ce qui ne sera pas le cas pour la musique.

Aucun partenariat n’a pour le moment été signé. Les utilisateurs désireux de se procurer de la musique devront se tourner vers les plates-formes légales de leur choix, exception faite d’iTunes.

Le HTC Magic sera commercialisé à partir du mois d’avril au prix de 99 euros accompagné d’un forfait Illimythics.

SFR ne sera pas seul sur ce créneau. Orange va de son côté lancer le G1, le premier terminal sous Android d’HTC. La filiale de France Telecom devrait proposer une nouvelle version de ses forfaits de la gamme Origami baptisée ‘Origami plus’. Pour une dizaine d’euros supplémentaires, ce forfait comprendra un accès illimité web et e-mails ainsi qu’une connexion Wi-Fi de 50 heures. Le G1 sera vendu 99 euros à partir du 12 mars.

Un démarrage réussi de ces deux produits permettra à Google d’attirer l’attention d’autres fabricants, tels que Motorola ou Samsung qui pour le moment n’ont pas présenté de terminaux compatibles malgré leur présence dans l’Open Handset Alliance de Google. Un critère essentiel si le géant du Web tient à installer son OS dans le paysage des systèmes d’exploitation mobile.

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