SFR-Numericable prévoit 150 millions d’économies sur le réseau

L’intégration de SFR dans Numericable passera par des économies de réseaux mais aussi par un retour à la croissance dans la 4G à partir de 2016.

A peine l’acquisition de SFR par Numericable/Altice validée par Vivendi, les équipes du futur propriétaire n’attendent pas l’aval de l’Autorité de la concurrence pour dessiner la stratégie de la nouvelle entité. En témoigne un document exposant le plan d’affaires élaboré par Numericable et qu’ont réussi à se procurer nos confrères de BFMTV.com.

Le plan en question prévoit avant tout des économies d’investissement de 150 millions d’euros sur les trois prochaines années. Ils passeraient alors de 1,93 milliard d’euros à 1,78 milliard d’ici 2016. Ces économies seront réalisées du côté de l’infrastructure.

Migrations de réseaux

Ainsi, le réseau fixe de SFR sera migré vers le réseau fibre/câble de Numericable dans les zones où les deux réseaux se recouvrent. Soit 50% du réseau de la filiale de Vivendi. Autant de coûts de dégroupage aujourd’hui payés à Orange qui seront économisés. En parallèle, le plan prévoit de fermer le réseau xDSL de Completel qui relie quelque 80 000 sites d’entreprises probablement au profit de l’infrastructure câble ou fibre optique de la nouvelle future entreprise.

Au-delà des économies (lesquelles passeront également par la baisse des coûts IT), le document d’affaire s’attarde sur l’évolution des résultats de SFR. Lesquels continueraient de baisser jusqu’en 2015 avec une marge d’exploitation parmi les plus basses d’Europe à 23,2% (contre 27,1% en 2013) pour un chiffre d’affaires de 9,55 milliards d’euros (10,2 en 2013).

La croissance par la 4G

Le retour de la croissance est attendu en 2016 grâce à la 4G sur laquelle la concurrence de Free devrait s’adoucir. Selon le plan, l’opérateur qui a chamboulé le marché mobile en 2012 sera limité par un réseau moins dense que celui d’Orange, SFR-Numericable ou Bouygues Telecom et confiné aux fréquences 2600 MHz (alors que ses concurrents disposent de licences d’exploitation de la bande des 800 MHz à plus grande portée et, pour Bouygues Telecom, du 1800 MHz hérité de la 2G). De plus « Free a atteint désormais une masse critique dans le mobile, et n’a pas ajusté ses prix depuis son lancement début 2012 », indique le document qui semble néanmoins négliger les capacités de rebond de la filiale d’Iliad.

Le document dévoilé par BFMTV table par ailleurs sur une hausse des revenus à travers l’augmentation de 7 euros en moyenne par mois et par abonnés SFR grâce à la vente de services de Numericable tels que la télévision premium. Des services qui ne sont pourtant pas très éloignés de l’offre TV de SFR aujourd’hui et dont il restera à vérifier la pertinence aux yeux des abonnés SFR.

Bouygues Telecom verse au pot

Enfin, l’accord de mutualisation des réseaux mobiles passé avec Bouygues Telecom constituera une autre source de revenus. Signé pour 20 ans, l’accord devrait rapporter 460 millions d’euros à SFR qui couvrira 60% des sites du réseau commun. Une asymétrie qui profitera donc à SFR qui, contrairement à Bouygues Telecom, reste propriétaire de ses supports (pylônes) alors que Bouygues Telecom a revendu les siens et doit donc, en conséquence, les louer pour y accrocher ses antennes.


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