SFR tire sa révérence pour céder sa place à Altice

Patrick Drahi a confirmé que l’ensemble des opérateurs du groupe va être réuni sous l’unique marque Altice. SFR va disparaître.

Les rumeurs se confirment. Patrick Drahi a annoncé, dans le courant de la journée à New York, qu’il va réunir l’ensemble des actifs du groupe télécoms et média sous la bannière Altice. En France, l’opérateur SFR va donc devenir Altice, trois ans après son acquisition. Une initiative qui ne concernera évidemment pas les titres de presse (Libération, L’Express, BFM, i24news…), ni l’offre Red.

L’opération doit être finalisée avant fin juin 2018. Cela devrait concerner HOT en Israël, PT au Portugal, Orange Dominicana et Tricom en République dominicaine, Cablevision et Suddenlink aux Etats-Unis, et SFR en France, Belgique, Luxembourg et Caraïbes. Se posera la question pour Green.ch, l’activité datacenter en Suisse.

Appuyer la stratégie industrielle

En unifiant sous une seule marque l’ensemble des opérateurs du groupe, Altice veut appuyer la stratégie industrielle du groupe dont les spécificités de chacun peuvent profiter à d’autres. Par exemple, la production de contenus audiovisuels en Israël peut venir alimenter les chaînes des autres opérateurs. Même logique pour la R&D sur les infrastructures et technologies réseaux au Portugal. A ce titre, les Altice Labs répartis un peu partout avaient anticipé ce mouvement d’unification.

Il n’en reste pas moins qu’une marque emblématique des télécoms français va disparaître. La Société Française de Radiodiffusion avait ouvert son réseau GSM en 1992, 5 ans après sa création par la Compagnie générale des eaux (devenue Vivendi depuis). Se positionnant comme le premier opérateur alternatif à Orange (qui a fait disparaître la persistante marque France Telecom), SFR a enchainé les acquisitions (Neuf Telecom, Tele2) avant d’être racheté par Numericable Group en 2014, la filiale française d’Altice à l’époque. Mais c’est la marque SFR qui avait été retenue pour poursuivre les activités du nouvel ensemble.

Des investissements massifs en France

Depuis, SFR fait face à une restructuration et le mécontentement de ses abonnés. En trois ans, le groupe a perdu près de 2 millions d’abonnés. Une fuite enrayée avec 68 000 nouveaux clients forfait constaté sur le premier trimestre. En 2016, SFR a mené les investissements nécessaires pour rattraper les retards de son réseau 4G et se tient aujourd’hui prêt pour la 5G. Sur le fixe, l’opérateur ambitionne de pouvoir exploiter 22 millions de prises très haut débit (THD), dont une majorité en FTTH (fibre optique à domicile), à l’horizon 2022. Ce sera sous la bannière Altice.


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