Siemens lance ses décodeurs TNT

Le conglomérat allemand veut attaquer le marché du ‘home media’. Mais la concurrence est déjà féroce

Comme vous le savez, la TNT, la télévision numérique terrestre débarque sur nos écrans le 31 mars prochain (voir nos articles). Elle permet à partir du réseau hertzien de recevoir dans un premier temps 14 chaînes gratuites. Seul obligation, se doter d’un décodeur dédié.

Sur ce marché, les géants du secteur ont déjà lancé la bataille. Pas moins de 32 décodeurs proposés par sept constructeurs seront disponibles en mars. Et l’allemand Siemens est de la partie. On attendait pas le conglomérat sur ce marché de la TV numérique. Mais l’univers du ‘home media’ intéresse fortement l’entreprise qui est connue sur ce segment grâce à ses téléphones DECT. Mais pour Siemens, adresser la TNT est une évidence. « 75% des foyers français n’ont que les six chaînes analogiques. Avec la TNT gratuite, c’est un marché énorme qui s’ouvre devant nous », explique Catherine Lambert, Chef du département CPE de Siemens Communications France. Même si la couverture du territoire est loin d’être totale: 35% en mars, 50% en septembre, 90% en 2010 (!), Siemens y croît dur comme fer et estime que la convergence des médias autour de la TV et du salon (PC, console, Internet…) va progresser à grand pas. Ce qui reste à vérifier. La première étape de cette politique de convergence s’illustre donc avec les décodeurs TNT. Pour Catherien Lambert, « les prévisions pessimistes tablent sur 300.000 décodeurs vendus en 2005, les plus hautes estiment le marché à 1,2 million d’unités vendues sur l’année. Nous nous positionnons à la moyenne en tablant sur 500.000 unités vendus la première année ». Une estimation audacieuse qui s’explique par le nombre important de foyer (75%) qui reçoit uniquement les 6 chaînes classiques. Les ambitions de Siemens sont toutes aussi importantes. « Notre objectif est d’atteindre 20% de parts de marché sur le segment des décodeurs à plus de 100 euros », souligne Catherine Lambert. Siemens est ambitieux car, on l’a dit, pas moins de 32 décodeurs seront disponibles en mars, dont certains à très bas prix proposés notamment par les marques des grands distributeurs. Comment alors se démarquer? Le conglomérat propose pour le moment deux décodeurs (voir photos). Le Gigaset M340 T est un modèle d’entrée de gamme, plug & play avec afficheur numérique. Avec ce modèle vendu 119 euros TTC, Siemens vise le très grand public non équipé technologiquement. Face à la concurrence, l’allemand espère se démarquer grâce au design et à la simplicité d’utilisation. Le Gigaset M740 AV est beaucoup plus intéressant. Destiné aux technophiles, il fait le lien entre la TV et le PC et joue véritablement la carte de la convergence. Grâce à la fonction ‘Time Shift’, il est possible d’enregistrer des programmes via le disque dur de son PC ou un disque dur externe en Mpeg. Doté d’un double tuner, on peut enregistrer un programme tout en visionnant un autre. Relié au disque dur du PC (ou à un disque externe), il permet d’écouter des MP3 ou visionner des photos en Jpeg. Et comme la mode est au sans-fil, Siemens propose également un adaptateur Wi-Fi qui permet de créer un réseau local dans la maison. Sans routeur Wi-Fi, le décodeur est vendu 339 euros TTC. Par contre, il faut souligner que ces décodeurs ne fonctionnent pas si on les branche directement sur la carte TV de son PC. Dans le courant de l’année, Siemens devrait lancer d’autres décodeurs aux fonctions évoluées comme la possibilité d’envoyer des MMS, de faire de la visiophonie ou naviguer sur le Web. Et pour les chaînes payantes? En effet, en septembre prochain les chaînes sur abonnement seront lancées à la norme Mpeg4. Et il faudra changer de décodeur! Que ce soit chez Siemens ou ailleurs. Mais pour le groupe, le marché de masse se situe bien autour des chaînes gratuites. « Le gratuit va intéresser 75% des foyers français qui ne reçoivent que l’analogique. Le payant dispose déjà d’une offre plus que pléthorique (satellite, câble, ADSL). La TNT payante devra vraiment être beaucoup moins chère pour s’imposer face à ces offres déjà très bien installées », souligne Catherine Lambert.