{ SILICON – 20 ANS } – Netscape à Chrome : le grand boom des navigateurs

Netscape Chrome navigateurs

Quelles sont les technologies disruptives qui ont marqué la période 2000-2020 ? À l’occasion de son 20e anniversaire, Silicon effectue un petit retour vers le passé. Aujourd’hui : les navigateurs.

Le 31 mars 1998, l’essentiel du code de Netscape Navigator passe en open source. En prenant cette décision, son éditeur signe l’acte de capitulation face à Internet Explorer.
C’est la fin de la « première guerre des navigateurs ».

Microsoft avait lancé l’offensive en août 1995, à peine une semaine après l’IPO de Netscape. Initialement, Internet Explorer est payant, comme son concurrent. Il est diffusé dans le cadre d’un pack optionnel pour Windows 95. Mais l’intégration à différentes éditions de l’OS ne tarde pas.
Elle vaut à Microsoft des poursuites judiciaires aux États-Unis pour distorsion de concurrence qui faillit aboutir, au début des années 2000, à un démantèlement de l’entreprise.
En 2013, c’est l’Union européenne qui lui inflige une amende de 561 millions d’euros pour ce motif.

Duel CSS contre JSSS

Entre-temps, Microsoft a remporté d’autres batailles. Dont celle du CSS, standardisé pour la mise en forme des documents HTML aux dépens du JSSS. Netscape avait développé cette solution alternative sur la base d’une technologie conçue par ses soins. Son nom : JavaScript.
Son but : constituer pour Java ce que VBA était à C/C ++ sur Windows. C’est-à-dire un langage « compagnon » plus facile à prendre en main.

Principal artisan du chantier JavaScript, Brendan Eich est aussi l’une des forces à l’origine de la Fondation Mozilla. L’ONG naît en 2003 pour prendre sous son aile le projet du même nom. Il s’agit alors d’une suite internet qui comprend aussi des clients mail et IRC.
L’année suivante, le nom Firefox est adopté, ouvrant la voie au recentrage sur le développement du navigateur (la partie messagerie devient Thunderbird). Apple fait son entrée en parallèle, avec Safari.

Chrome choisit l’open source

Finalement réintégré à Windows quelques années après les sanctions américaines, Internet Explorer capte encore près de 80 % du marché en septembre 2008, lorsque arrive un challenger baptisé Chrome. Son concepteur, Google, adopte une philosophie open source. Il s’en est nourri, à la fois à travers le code de Firefox et le moteur de rendu WebKit développé par Apple.

C’est à cette époque que Netscape Navigator tire sa révérence. Près de dix ans se sont écoulés depuis son passage dans le giron d’AOL, qui a tenté d’en faire une porte d’entrée sur ses services. IE, l’autre vétéran, affiche une santé guère plus enviable. Il passe sous les 50 % de parts de marché à la mi-2011 et cède la première place à Chrome début 2012. Son déclin s’accélère à mesure que s’élargit un terrain dont il est quasi absent : les terminaux mobiles.

Au fil des années, Google passe, comme Microsoft avant lui, dans le viseur des autorités antitrust. Objet des inquiétudes : son modèle économique fondé sur la publicité qui s’appuie sur Chrome associé à Google Search et Android pour les smartphones. Il suscite d’autant plus d’attention que les navigateurs se sont imposés comme les plus populaires des logiciels, portant en particulier l’essor du SaaS.