Silicon Valley Tour : Des accélérateurs de stockage à tout va

Et si le stockage était accéléré sans tout modifier, comme le propose Avere Systems ? Ou encore, si le HPC portait ses technologies à portée de budget des entreprises comme le fait DDN ? Rencontre de deux entreprises étonnantes.

Plus vite, mais aussi plus d’espace. Le beurre et l’argent du beurre? Pas forcément. Pour y répondre, deux sociétés apportent leur solution : l’accélération flash avec Avere, les technologies du stockage pour supercalculateur pour DDN. Faites votre choix.

Ron Bianchini, Avere
Ron Bianchini, Avere

Avere accélère le NAS, le conjugue au cloud et plus encore

« Notre mission? Réinventer le stockage avec une solution de cloud hybride réunissant le NAS de l’entreprise et le stockage objet public et privé,» assène fièrement Ron Bianchini, fondateur et dirigeant d’Avere Systems (ex de NetApp, Spinnaker, FORE et Scalable Networks). «L’objectif consiste à créer un pool de stockage unique et a un coût agressif fournissant des performances évolutives aussi bien sur site que dans le cloud. Nous visons essentiellement les performances et pas forcément les grandes capacités.»
Pour relever ce défi, le CEO s’est entouré de Mike Kazar comme directeur technique (NetApp, Spinnaker, IBM, Transarc) et John Dean au poste de directeur financier (Vivisimo, NetApp, Spinnaker, P&G). Une équipe et un projet qui semblent plaire, puisqu’Avere a déjà levé 57 millions de dollars en trois tours de table depuis sa création en 2008.
Pour que les entreprises puissent stocker les informations où bon leur semble (sur site ou sur le cloud), depuis un environnement unique sans sacrifier les performances ou la sécurité, Avere propose des appliances (FTX) contenant une combinaison de mémoire DRAM, de SSD (ou flash disk) ou de disques SAS et fonctionnant en mode cluster.
La société annonce des performances multipliées jusqu’à 50 fois comparées à un NAS traditionnel, et une réduction de 80% des coûts associés.

Déploiement pour booster un Nas
Déploiement pour booster un Nas

Placées sur site, ces appliances prennent les choses en main de façon transparente pour les applications et les utilisateurs. Les informations sont toutes écrites 3 fois, une fois sur le cache et sur deux nœuds du cluster. Les clusters peuvent évoluer de 2 à 50 nœuds.
Non seulement les informations sont accessibles comme si elles étaient sur un pool unique, mais l’architecture permet aussi de multiples manipulations comme la migration, la réplication, le débordement de capacité temporaire sans interruption (bursting), etc. Aucune application ni aucun NAS en place n’ont besoin d’être modifiés. Et cela vaut aussi bien pour du NAS que pour du stockage objet, en mode cloud ou en environnement hybride.

Sans oublier le stockage objet omniprésent
Sans oublier le stockage objet omniprésent

Depuis sa version 3.0, le système d’exploitation Avere (AOS) peut aussi gérer des appliances virtuelles dans le cloud qui communiquent avec les appliances physiques FTX (mise à jour qui impacte aussi les versions précédentes). Il suffit de les installer auprès des fermes de serveurs virtuelles sous Amazon EC2 ou Google GCE.
Avere propose toute la panoplie NAS : accès NFS et SMB/CIFS, le clustering pour faire évoluer les performances et la capacité, la haute disponibilité, la migration et le mirroring, des snapshots cloud, etc.
L’équipement de stockage et le gestionnaire de fichiers principal (Core Filer) restent au choix de l’entreprise parmi une très large sélection. Pour le stockage objet: stockage AWS S3 et Google GCS en cloud public, et Cleversafe ou Amplidata sur site. Pour le NAS : NetApp, EMC Isilon, Oracle ZFS, et HDS BlueArc en local, et NetApp, EMC Isilon, EMC Atmos, Oracle ZFS, HDS BlueArc pour le NAS distant.
Concernant l’administration et la supervision, toute la panoplie est au rendez-vous : interface graphique ergonomique, reporting et analyses, alertes par email, SNMP, interfaces XML-RPC, et gestion via des politiques de sécurité automatisant les traitements.

Alex Bouzari, DirectData Networks
Alex Bouzari, DirectData Networks

DataDirect networks : les accélérateurs HPC jour sur le terrain de l’entreprise

Créée en 1998 par deux Français, Alex Bouzari (qui en est le CEO) et Paul Bloch, DataDirect Networks ou DDN est spécialiste du stockage pour supercalculateurs (ou HPC pour calcul à haute performance). Désormais, DDN se diversifie avec une offre destinée aux entreprises, à l’image de ce que réalise Cray Systems, son principal concurrent (voir notre article).

La société a mis fin à ses relations avec son investisseur ClearLight Partners en 2005, pour devenir totalement indépendante. «Cette situation apporte un confort appréciable en nous conférant la possibilité de prendre des décisions rapides et uniquement business, ou encore de prendre le temps nécessaire,» souligne Alex Bouzari. « Avec plus de 600 employés dans 20 pays, nous affichons une croissance continue à deux chiffres et sommes rentables.»
L’explosion des volumes de données, et la demande de performances analytiques (voire de temps réel) amènent immanquablement les entreprises à étudier les offres issues du HPC. D’ailleurs, le dirigeant annonce déjà les marchés porteurs et la concurrence qu’il voit sur le terrain: « La finance est très demandeuse de ce type de stockage et nous y croisons surtout NetApp, alors qu’on retrouve plutôt EMC sur des secteurs comme les sciences de la vie ou le manufacturing. Sur le supercomputing, notre grand rival reste Cray Systems.»

Une appliance avec de tigres dans le moteur
Une appliance avec de tigres dans le moteur

Pour cibler l’entreprise, DDN annonce pour cette année sa plateforme hyperconvergée baptisée WolfCreek et sobrement qualifiée de “The World’s Best Hyperconverged Platform” ! Pour cette appliance, l’entreprise pourra choisir entre deux formules : l’efficacité optimale avec la plateforme clés-en-main DDN sous la forme d’un boîtier 4U, ou le logiciel DDN sous du matériel standard, soit 6 boitiers pour un format total 12U.
Pour sa solution maison DDN annonce jusqu’à 5 millions d’entrées/sorties par seconde (IOPS) et 60 Go par seconde de bande passante. La plateforme est prévue pour embarquer de l’Openstack, Hadoop et du stockage de VM (VMWare, Citrix ou Microsoft).
Elle est optimisée pour le stockage sur SSD (cache, latence faible…) et sur disques (haute capacité, tiering automatisé…).

'Secret Sauce' pour accélérer les échanges
‘Secret Sauce’ pour accélérer les échanges

Son moteur IME (infinite Memory Engine) est une application chargée de booster les échanges entre les clusters serveur et de stockage. Les échanges avec le File System seraient ainsi accélérés 100 fois et les ports bénéficieraient d’une accélération de 1000 fois.
Enfin, la solution de stockage objet Wos 360 2.0, développée depuis 2008, est simplement qualifiée de “Software Defined Object Storage”. Elle promet une évolutivité de la capacité jusqu’à 768 téraoctets dans un boitier 4U, une latence multistreams inférieure à 10 millisecondes, avec une sécurité et des coûts optimaux, bien entendu.
Toutes ces performances s’entendent évidemment sur l’appliance 100% DDN. Néanmoins, le savoir-faire éprouvé de DDN dans les supercalculateurs pourrait réserver bien des surprises à l’heure où le logiciel prend une place prépondérante sur le matériel. A suivre.

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