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James Ficher était directeur Produit Marketing chez Cartesis depuis 1998 (après PricewaterhouseCoopers et KPMG), lors du rachat par Business Objects en 2007. Après l’acquisition de ce dernier en 2007 par SAP, il a naturellement rejoint le nouveau propriétaire pour en devenir vice-président Product Marketing for Analytics.
En rejoignant Qlik, James Fisher poursuit son aventure en terrain connu, et nous donne sa vision de cet acteur, mais aussi de son positionnement et de son potentiel.

James Fisher, Qlik

Pourquoi êtes-vous entré chez Qlik il y a quelques mois?

Ce qui m’a séduit chez Qlik, c’est le traitement des données dont la stratégie se concentre sur les personnes qui vont les utiliser plutôt que de se focaliser uniquement sur les données elles-mêmes. L’objectif consiste à proposer les données comme un service qui facilite la prise des décisions dans toute organisation, sachant que les décisions rapides représentent 80 % des décisions journalières. Une situation qui exige la mise à disposition de solutions agiles de Business Intelligence et de Business Analytics.

Avec les outils de BI traditionnelle, il faut compter 18 mois de déploiement pour un projet analytique, et plusieurs jours ou semaines pour mettre en place un rapport, entre le moment de la demande et la mise à disposition d’une application opérationnelle. Et des délais du même ordre s’imposent pour toute modification ou optimisation. Cette rigidité et ce manque de réactivité deviennent problématiques dans les entreprises contemporaines toujours en mouvement.

Une centralisation de l’accès aux données à des fins analytiques devient indispensable pour réaliser une exploration et une visualisation interactives. Toutefois, cela ne suffit pas. En effet, l’entreprise a besoin d’une plate-forme avec des outils de gouvernance, et gérant l’acquisition, la gestion, la performance, la visualisation, le reporting, la mobilité, la collaboration…

Mais, l’analytique concerne aussi bien les directions métier que la DSI…

Effectivement, il convient de répondre à ces deux types de besoins complémentaires. D’une part, les métiers exigent de l’agilité, tandis que les équipes informatiques ont besoin de gouvernance.

Et c’est justement ce à quoi nous tentons de répondre avec notre plate-forme Qlik Enterprise 2.1. Et ces évolutions sont incarnées par plusieurs nouvelles extensions : le self-service de préparation des données, de bonnes pratiques intégrées dans le produit (avec divers cas d’utilisation), de l’analytique embarquée dans tous documents générés, et de multiples cas d’usage utilisant les mêmes sources de données.

Comment analysez-vous le succès croissant de Tableau, qui semble clairement votre concurrent le plus direct?

Aujourd’hui, Qlik reste l’éditeur le plus important de solutions de visualisation et d’exploration de données, avec plus de 36 000 clients à travers le monde. Nous détenons la plus grande part de marché, et poursuivons notre croissance depuis plus de 10 ans.
Nous sommes parvenus à maintenir l’équilibre entre les besoins des métiers et de l’informatique. Effectivement, Tableau réalise un bon travail de commercialisation, mais reste un produit moins évolué sur plusieurs plans : la visualisation, l’exploration, ou encore la collaboration sur les applications analytiques.

Quelle différence cela fait-il avec votre «plate-forme»?

Au-delà d’une solution de visualisation de données, Qlik propose surtout une plate-forme analytique en laquelle l’utilisateur métier doit avoir confiance, facile à utiliser, facile à déployer, et simple à supporter. Parce qu’elle adresse aussi les besoins de la DSI, la plate-forme propose des solutions de préparation des données, des API, des toolkits, la gestion évoluée des informations… Pour résumer: un framework de gouvernance et de stratégie des données.

Comment intégrez-vous Hadoop, et les liens entre les différentes données?

Pour nous, Hadoop est une source de donnée aussi critique que les autres.
Plus généralement, notre modèle associatif permet de détecter les modèles de données, y compris depuis le Cloud.

Ainsi, il est possible de comprendre toute l’histoire des données en détectant automatiquement les liens entre elles. De plus, le In-Memory permet de monter les données en mémoire en conservant ses liens et en automatisant les relations entre les informations, sans aucune intervention de l’utilisateur.

Autre grande tendance, le prédictif. Comment l’intégrez-vous?

Nous sommes totalement agnostiques en termes de support des moteurs prédictifs des différents éditeurs d’analytique. Nos partenaires (dont certains d’entre eux) peuvent aisément appliquer les modèles prédictifs sur les données utilisées par Qlik.

Où en-êtes-vous sur le Cloud?

Qlik Cloud est la marque-ombrelle de toutes nos solutions sur le cloud. Tout d’abord, il est possible de déployer Qlik Sense ou QlikView sur un Cloud privé, AWS ou autre.
Qlik Sense Cloud est notre Cloud public, multitenant est gratuit, prenant en charge la collecte des données, leur publication, et leur visualisation. À l’avenir, ce service (aujourd’hui individuel) sera étendu à des groupes d’utilisateurs.

Enfin, nous proposons des services Cloud à valeur ajoutée, comme le Data as a Service (DaaS) DataMarket que nous avons racheté. Il propose un accès syndiqué à différentes sources (services météo, bases de données professionnelles, etc.). Aujourd’hui, nous proposons une partie de ses services gratuitement, mais de façon limitée : seulement 10 monnaies contre 90 en payant, la météo de quelques villes des USA contre plus d’une centaine du monde entier en payant…

Pour l’instant, les autres sources de données pour Datamarket sont directement intégrées par nos équipes, suite à une négociation directe avec leurs éditeurs, selon un processus très précis de nettoyage, d’alignement, etc. Cependant, nous étudions la possibilité d’étendre cette capacité à nos clients et partenaires à travers le framework Datamarket.

En termes de croissance ou de maturité des entreprises, la France est très bien placée par rapport aux autres pays sur notre marché. Les conversations avec nos partenaires et nos clients nous ont permis d’identifier différents types de besoins et d’usages, et les souhaits de réutilisation de cas d’usage, et divers profils utilisateurs.

Votre plateforme est-elle intégrée dans des logiciels tiers?

Nous proposons de plus en plus notre plate-forme de façon embarquée à des applications/plateformes de grandes entreprises présentes dans le monde entier, mais aussi à des solutions d’éditeurs spécialisés. La plate-forme favorisant l’adaptation à plusieurs cas d’usage permet de constituer des portfolios de plus en plus complets. Or, les éditeurs ne veulent plus réinventer la roue, et préfèrent utiliser des modèles et des processus éprouvés et optimisés.

Par ailleurs, les communautés de développeurs sont très demandeuses de solution de partage et d’échanges. C’est pourquoi nous avons lancé la plate-forme internet Branch destinée aux développeurs pour le partage de code et d’API. Une démarche essentielle pour notre écosystème de partenaires et de clients, autour d’APIs et de frameworks ouverts. Et justement, en France, nous disposons d’un très important écosystème d’éditeurs indépendants (ISV) très dynamiques.

A lire aussi :

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Avec Sense 2.0, Qlik pousse la dataviz vers les métiers et le Cloud

Crédit Photo: Solarseven-Shutterstock

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