Skype, victime d’une nouvelle panne, accuse…

Le champion de l' »instant messaging » a connu de longues interruptions ce 22 décembre. Il accuse ses pairs du… peer-to-peer

Difficile de ne pas s’en apercevoir. Durant une bonne partie de l’après-midi et de la soirée, le service de communication instantanée (ou ‘instant messaging‘) Skype est resté inaccessible, laissant des millions d’utilisateurs en attente.
Depuis quelques mois, ce n’est pas la première fois que des incidents surviennent.
Contactés par la presse, des porte-paroles ont reporté la faute sur les noeuds d’interconnexion au sein de l’architecture Internet -un réseau de réseaux, comme chacun sait. Or Skype, qualifié parfois de « système intrusif » repose en partie sur le mode de communication en ‘peer-to-peer‘, d’où vraisemblablement sa relative fragilité, notamment en cas de fortes pointes de trafic (à l’approche des fêtes?),  période où prolifèrent aussi des attaques virales ou pirates de type DOS (deny of service).

Sur un de ses blogs officiels, Skype explique que son service passe par des « supernodes » qui interviennent comme des serveurs d’annuaires permettant d’identifier et authentifier les correspondants entre eux.  Ce mercredi 22 décembre, une bonne partie de ces serveurs ‘supernodes auraient été mis ‘off-line’ « suite à des problèmes rencontrés sur certaines versions de Skype« .
« Nos ingénieurs sont en train de créer de nouveaux ‘méga-supernodes’ aussi vite que possible, ce qui a ramené progressivement le trafic à la normal. (…). Plusieurs heures d’interventions sont nécessaires pour ce genre d’opération« , explique le même blog. Et il semble que les liaisons vidéo aient été particulièrement affectées. Donc mieux vaut se contenter du mode audio en attendant un retour à la normale…
En revanche, Skype fait avoir que son offre aux entreprises (‘Skype Connect’ et ‘Skype Manager’ ; cf. article ‘Avec Skype Connect, Skype s’installe sur les PABX des entreprises) aurait continué de fonctionner normalement.

La question des ressources financières et du modèle économique de Skype -gratuité ou libre paiement selon satisfaction… pour l’usage grand public –  ne manque pas de ressurgir à cette occasion. En cause aussi, la méthode de fonctionnement, inspirée du ‘peer-to-peer’ (chaînage de PC clients utilisés comme serveurs, ou chaînage de serveurs HTTP intermédiaires) et donc nécessairement intrusive – ce qui continue de susciter les craintes des responsables sécurité au sein des entreprises, beaucoup d’entre eux continuant de refuser l’officialisation de ce service dans leur organisation.
Skype prévoit toujours une entrée en bourse, donc une levée de fonds qui permettrait déjà d’accélérer l’investissement dans son infrastructure mondiale.