Avec SLX 9850, Brocade applique le mode DevOps à ses routeurs

En intégrant son nouveau routeur SLX 9850 dans Workflow Composer, Brocade entend proposer un outil au service des métiers en fluidifiant les communications entre les différents silos du réseau.

Brocade vient d’enrichir sa gamme de routeurs MLX (ex-NetIron) d’une nouvelle famille, la SLX. Laquelle n’a pas vocation à venir remplacer la première mais à la compléter puisqu’elle se distingue par une nouvelle approche. « SLX s’appuie sur une approche de type DevOps en s’interfaçant avec notre outil Brocade Workflow Composer (BWC) », avance David Liméry, responsable d’équipe et ingénieur avant-vente chez Brocade France. Version commerciale du projet Open Source StackStorm (racheté en début d’année), BWC est une solution d’automatisation – embarquée dans une VM – des différentes tâches (workflows) du système d’information : réseau, stockage, application et traitements. La solution propose des workflows clé en main ou personnalisables.

brocade-slx9850
Le SLX 9850, premier composant hardware network qui s’intègre avec la partie Brocade Workflow Composer.

« Cette approche DevOps, la tarte à la crème que l’on sert depuis des années, commence à se concrétiser, poursuit le responsable. Elle permet d’avoir un outil informatique au service des métiers en fluidifiant les communication entre les différents silos et départements, et d’avoir une espèce de glu pour intégrer des aspects aussi bien applicatifs que purement réseau. SLX l’intègre à travers BWC. » Dans ce cadre, le SLX 9850, premier modèle de la nouvelle gamme, s’inscrit comme le premier composant matériel réseau qui s’intègre avec la partie Workflow Composer de l’équipementier.

Taillé pour le 400G natif

Brocade a également repensé l’architecture de sa solution de routage. « Il n’y a plus de fond de panier passif mais des modules qui viennent s’interfacer avec des switch fabric, explique le responsable. Cela nous permettra d’augmenter la capacité de traitement de la plate-forme au fil du temps. » C’est notamment le choix des modules au format original de 1,5U par rack, et non plus 1U comme habituellement, qui autorisera cette montée en puissance. Un format qui permettra « d’héberger les prochaines générations d’Asics, lesquels vont continuer à évoluer et certainement grossir en taille, mais on pourra en densifier le nombre par module pour démultiplier le nombre de ports 10/40/100 GbE. On sait déjà que la plate-forme pourra supporter le 400G natif d’ici quelques dizaines de mois. »

D’ores et déjà, le SLX 9850 supporte plus de 230 Tbit/s de capacité réseau et est proposé avec 2 châssis pour du 4 ou 8 slots. Sans attendre l’arrivée du 400G, la nouvelle solution intéressera probablement quelques gros acteurs. « La forte densité qu’offre la plate-forme SLX vise à réduire le prix du 100G au port pour les clients qui le déploient notamment au sein de leur datacenter, entre deux salles ou deux points de leur architecture. On commence à voir des besoins d’uplink en 100G sur les gros réseaux, assure David Liméry. Les multiples du 100G sont voués à se développer dans les mois et années qui viennent. » C’est notamment le cas du AMS-IX (Amsterdam Internet Exchange). « Brocade nous permet d’augmenter considérablement le nombre de services 100 GbE et leur densité en réalisant des économies et en utilisant moins d’espace et d’énergie, tout en bénéficiant d’une grande marge de manœuvre pour développer la plate-forme dans l’avenir », témoigne, dans le communiqué, Henk Steenman, directeur technique du point d’échange néerlandais.

Analyse trafic matérielle temps réel

SLX 9850 innove également sur l’aspect de la surveillance du réseau. Elle s’enrichit de SLX Insight Architecture. « On a intégré au niveau matériel un canal de communication pour faire de la visibilité, de l’analyse trafic en temps réel. Cela permet de dédier des canaux 10G entre le processeur de paquets sur chaque module d’interface du routeur et l’environnement KVM [qui accueille les applicatifs]. » Autrement dit, la solution permet de visualiser et rediriger les flux vers des outils d’analyse au niveau hardware et d’installer une VM dans laquelle on fait tourner des applications (de surveillance réseau, type WireShark ou Metrology, ou autre). « C’est complètement intégré à la plate-forme, assure le porte-parole de Brocade. On offre ainsi une bonne visibilité de ce qui transite dans les tuyaux pour vérifier qu’on répond au mieux aux besoins métiers et que l’utilisation des infrastructures est conforme aux usages. Intégrer les fonctionnalités de type paquet broker ou visibilité analytique au sein de la plate-forme permet de centraliser l’administration et enlève les contraintes de performances d’administration. » Le trafic peut également être poussé vers des plateformes tierces pour des opérations de Big Data.

Autant de fonctionnalités modulaires apportées par SLX OS. Le nouvel OS vise à « faciliter la mise en œuvre de nouveaux services ou venir simplifier les opérations de maintenance par rapport à ce qu’on a connu jusqu’à présent sur nos plates-formes », assure notre interlocuteur. Le fournisseur précise par ailleurs que son SLX 9850 peut prendre en charge quatre millions de chemins, deux millions de statistiques en couleur et deux millions de règles. Ce premier modèle, qui devrait probablement se décliner en produits plus compacts au fil des mois, sera commercialisé dans le courant du 4e trimestre, fin octobre probablement. Le Brocade Workflow Composer est de son côté actuellement disponible à un prix d’inscription annuel de 25 000 dollars par datacenter ou console administrateur.


Lire également
Brocade rachète Ruckus Wireless 1,2 milliard de dollars
MWC : Brocade prépare les opérateurs à la déferlante de la 5G
Alain Valluy (Brocade) : «Le DSI doit devenir le moteur de l’entreprise»