Smart City: un faible engagement des collectivités selon Syntec Numérique

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Selon une enquête Syntec Numérique/IDC, 6 collectivités sur 10 consacrent moins de 10% de leur budget IT à des projets Smart City (ville intelligente).

L’approche smart city* avance-t-elle en France ? C’est laborieux en tout cas.

Il n’existe pas de stratégie publique au niveau national dans ce sens. C’est donc plutôt aux collectivités territoriales de s’emparer du sujet.

En tout cas, ce n’est pas une thématique mise en  exergue dans l’agenda du forum InfraWeek (financement des infrastructures, croissance durable, développement responsable…) qui se déroule cette semaine à Paris.

Au nom de son comité « Ville », Syntec Numérique vient de publier une enquête auprès de 102 collectivités locales (communes de plus de 5000 habitants, communautés urbaines et communautés d’agglomérations).

Elle permet de cerner le degré de maturité des initiatives de « ville intelligente » entre projets étudiées, annoncés et réellement déployés pour moderniser les infrastructures urbaines et les services rendus aux citoyens et aux entreprises via des outils digitaux ou plateformes.

Parmi les principaux enseignements de l’enquête réalisée par IDC, on relève que 93 % des communes interrogées « ont déjà lancé une initiative de ville intelligente » mais elles s’inscrivent dans un périmètre large de smart city.

Les angles sont variés : les projets portent sur l’éducation à 87% mais aussi la sûreté publique (avec le sujet prédominant de la vidéosurveillance des espaces publics à 74 %) et 52 % concernent « la vie citoyenne ».  59 % consacrent moins de 10 % de leur budget IT à ces initiatives.

Les collectivités locales s’imprègnent progressivement des outils digitaux pour faciliter la vie des usagers et des citoyens.

Si l’on rentre dans le vif du sujet « Smart City », l’enquête Syntec Numérique/IDC montre que plus de 9 communes sur 10 ont déjà mis en place des initiatives dans des domaines étendus : vie citoyenne, éducation, sécurité, éclairage et bâtiments intelligents, transports, traitement modernisé de l’eau et des déchets.

La perception des priorités semble différente en fonction de la densité de population des collectivités : les plus petites communes (moins de 20 000 habitants) se concentrent sur les infrastructures (comme la gestion intelligence des bâtiment et des sources d’énergies à 67 %) la sécurité (à hauteur de 64 %) et d’attractivité du territoire (à hauteur de 60 %).

Tandis que les collectivités plus importantes (de plus de 20 000 habitants) accordent davantage d’importance à la gestion de l’eau (80 %), l’éclairage public (70 %) et les soins de santé (67 %).

Pour accentuer cette dimension smart city, les collectivités évoquent trois directions : renforcement du lien avec les citoyens (75 %), développement de nouveaux services (45 %) et réduction des coûts (38 %).

Il n’est pas surprenant de constater que le manque de ressources budgétaires alloué à ce type de projet demeure « un frein incontestable ». Surtout en cette période de rationalisation des dépenses publiques que le plus haut sommet de l’Etat cherche à insuffler.

Dans l’enquête Syntec Numérique / IDC, 6 collectivités interrogées sur 10 soulignent que le manque de financement comme frein principal à la réussite d’une démarche Smart Cit.

Autres obstacles évoqués : « le manque de volonté politique » (24 % mais on ne précise pas s’il s’agit d’une dynamique faible observée au niveau local ou national) et le « manque de compétences en interne » (22 %).

Ce qui se traduit par des engagements financiers faibles : 6 collectivités sur 10 consacrent moins de 10 % de leur budget IT à des projets de ville intelligente. A resituer dans un contexte plus général : pour presque 9 collectivités sur 10, le budget IT (incluant ces activités) représente moins de 4 % des dépenses globales.

Sur le volet des services numériques exploités par les collectivités, la priorité est donnée à la dématérialisation des documents (91 %), les solutions de paiement en ligne (81 %) et la digitalisation des process internes (80 %).

Mais, si l’on aborde des technologies plus sophistiquées, on ressent un certain décrochage. Seule une proportion de 31% des collectivités ont abordé le cloud, 35% évoquent l’Internet des Objets, on passe à 11% sur le volet Big Data et à 6% sur la dimension robotique.

Lors de la dernière campagne présidentielle, le comité « Ville » de Syntec Numérique avait formulé des propositions « pour mettre le numérique au service des territoires ».

*Une ville intelligente et durable est une ville novatrice qui utilise les technologies de l’information et de la communication et d’autres moyens pour améliorer la qualité de vie, l’efficacité de la gestion urbaine et des services urbains ainsi que la compétitivité tout en respectant les besoins des générations actuelles et futures dans les domaines économique, social et de l’environnement. »
(source : Union Internationale des télécommunications et Commission Economique des Nations Unies pour l’Europe, octobre 2015).

(Crédit photo : Photo credit: HAMACHI! via Visual Hunt /  CC BY-NC-ND)