Smartphones : Motorola peine à gagner du terrain

Motorola risque de décevoir les investisseurs avec des ventes moins bonnes qu’espérées. Entre la guerre des brevets autour d’Android et la finalisation qui tarde de l’acquisition par Google, le climat n’est pas propice au constructeur.

Le dernier trimestre risque d’être moins réjouissant qu’espéré pour Motorola Mobility. Malgré le lancement en novembre, de l’emblématique RAZR version smartphone sous Android (ainsi que de nouvelles tablettes Xoom), le constructeur des Droid et autres Milestones serait déçu par ses ventes globales.

Durant le trimestre, Motorola aurait vendu quelque 10,3 millions de terminaux mobiles (dont la moitié de smartphones environ) générant un chiffre d’affaires de 3,4 milliards de dollars, selon les analystes cités par la presse américaine. En hausse néanmoins par rapport aux 3,3 milliards de dollars du trimestre précédent. Des chiffres que l’intéressé confirmera, ou non, à l’occasion de la présentation de ses résultats le 26 janvier prochain.

Une concurrence acharnée

Malgré le grand retour effectué ces dernières années grâce à la plate-forme Android (après avoir frôlé la banqueroute et avoir scindé en deux la société), Motorola peine à retrouver de sa superbe du début des années 2000. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation.

La concurrence, d’abord. Si Apple a capté une bonne partie du marché avec l’iPhone dès 2007, des acteurs comme Samsung, HTC et LG proposent également une offre pléthorique en matière de smartphones sous Android. Et souvent à des tarifs plus compétitifs que ceux des références de l’entreprise américaine. Difficile, dans ces conditions pour Motorola de se faire une place au soleil. Au troisième trimestre 2011, Motorola occupait la huitième place du classement mondial avec moins de 11,2 millions d’unités distribuées, derrière Apple, RIM et ZTE notamment. Soit une part de 2,5 % du marché.

Une guerre des brevets néfaste

Autre facteur défavorable, la bataille des brevets dans laquelle est englué le constructeur. D’une part avec Apple, mais aussi Microsoft. Une situation à laquelle le rachat par Google pourrait mettre un terme (ou du moins déplacer l’affaire sur les services juridiques de Mountain View) qui, paradoxalement a notamment acquis Motorola pour son portefeuille de brevets (mais pas que).

Seulement, pour l’heure, l’acquisition n’est toujours pas finalisée plus de six mois après l’annonce. Les autorités de validation concernées doivent cependant se prononcer en ce début d’année. En cas d’échec des négociations, Google devra verser un dédommagement de 2,5 milliards de dollars à Motorola Mobility. De quoi temporairement gonfler ses résultats.