Sobriété énergétique : les plans des quatre opérateurs sur le volet numérique

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Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR ont tous les quatre fait écho à l’annonce de plan national de sobriété énergétique. Avec quels leviers ?

Mettre sa box et/ou son décodeur TV en veille profonde, ça économise combien ? Free, Orange et SFR avancent tous des chiffres dans le cadre de leurs plans de sobriété respectifs.

Le premier affirme que ce mode permet de réduire de 95 % la consommation d’énergie de son Player TV. Le second en dit autant pour sa Livebox 6. Chez le troisième, on va « jusqu’à 90 % » sur les décodeurs.

Pas de valeur chiffrée côté Bouygues Telecom, mais également une « profession de foi » en marge des annonces du Gouvernement.
L’opérateur donne quelques conseils à ses clients, parmi lesquels désactiver le Bluetooth du téléphone portable, privilégier le Wi-Fi aux réseaux cellulaires et éteindre sa box en cas d’absence. Il évoque aussi la mise de ses équipements réseau mobiles « en mode économique la nuit, sans impact sur les utilisateurs ». Tout en assurant que d’autres pistes sont à l’étude, comme l’effacement volontaire de certains sites ou l’optimisation des flux de climatisation dans les datacenters.

Sobriété nocturne… et diurne

Orange aussi mentionne la question de l’effacement. Il s’engage, lors des pics de consommation, à effacer 5 à 10 % de sa consommation électrique instantanée pendant une heure par jour. Sa promesse : le passage sur batteries électriques de milliers d’installations du réseau fixe permettra d’économiser jusqu’à 20 MW. « Soit la consommation instantanée d’une ville moyenne de 40 000 habitants ».
Toujours lors des pics de consommation, l’opérateur historique enverra des SMS à ses clients et à ses salariés. Objectif : sensibiliser à des écogestes… qui sont globalement les mêmes que ceux que Bouygues Telecom met en avant.

Le « plan sobriété » de SFR est inclus dans celui de la maison mère Altice, aux côtés de ceux de BFM et de RMC. Au-delà des écogestes, il y est notamment question de privilégier le déploiement du solaire en alimentation directe. Aussi bien pour les sites radio que les datacenters. Lesquels feront par ailleurs l’objet d’un réaménagement d’équipements.

Les initiatives digital workplace de Free

Free aussi pratique les extinctions nocturnes sur son réseau mobile. Cela avait démarré il y a un an sur les fréquences à 2600 MHz en 4G. Avant de s’étendre aux 2100 MHz en 4G, 2100 MHz en 3G et 3,5 GHz en 5G.
« Cet effort se traduit par une baisse de la consommation électrique du site supérieure à 10 % pendant la période d’extinction des cellules, sans impacter les usages et la qualité du service », explique l’opérateur.
Pour les fréquences qui restent opérationnelles, il y a la réduction MIMO (diminution du nombre d’émetteurs simultanés dans une même bande). Ce qui permet de couper les amplificateurs sur les bandes concernées.

Free aborde, en parallèle, l’optimisation de la consommation liée aux bâtiments, bureaux et boutiques. Sur la partie équipements informatiques, il liste, entre autres :

– Automatiser la mise en veille des appareils après une courte période d’inactivité ; et, en fin de journée, éteindre ces appareils ainsi que les écrans et les photocopieurs

– Privilégier les réunions téléphoniques et les visios (en utilisant, dans ce cas, l’audio en priorité) plutôt que les trajets longue distance

– Optimiser les usages numériques : archiver sa boîte mail, libérer de l’espace sur les serveurs, utiliser le mode sombre, recharger les appareils électriques en heures creuses…

Dans son propre plan de sobriété annoncé la semaine passée, le Gouvernement chiffre à 158 kWh la consommation annuelle moyenne d’une box ADSL/fibre. Il rappelle aussi que « dans les zones denses, la 5G consomme 10 fois moins d’énergie que la 4G, et 50 fois moins que la 3G ». Tandis que le passage du cuivre à la fibre divise la consommation par trois sur les lignes fixes.

Photo d’illustration © peach_fotolia – Adobe Stock