Software AG s’empare de l’américain Webmethods

Après accord des autorités boursières américaines, le regroupement des deux
entreprises donnerait naissance à un géant mondial du SOA et du BPM couvrant le
spectre applicatif du mainframe au serveur d’entreprise

En s’emparant de WebMethods, l’éditeur allemand Software AG, spécialiste de la modernisation des applications mainframe (SGBD Adabas et AGL Natural), s’est aujourd’hui fortement positionné sur l’ouverture du patrimoine applicatif aux architectures SOA (Applinx, CentraSite, CrossVision) et aux technologies BPM (Enterprise Business Process Manager).

En début d’année, l’éditeur annonçait viser un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros en 2011, tandis que les analystes estiment le marché à 9 milliards pour 2009. Pour cela, Software AG prévoyait d’investir environ 700 millions d’euros dans des acquisitions afin d’étoffer son offre SOA. Ce serait donc bien parti avec cette acquisition de WebMethods en cash pour 9,15 dollars par action soit l’équivalent de 546 millions de dollars, dès accord des autorités boursières américaines (SEC).

4.000 clients mondiaux et un réseau renforcé

Software AG deviendrait un géant sur les marchés porteurs des architectures applicatives SOA et de modélisation BPM (Business Process Management). D’autant que le portefeuille de clients commun regroupe plus de 4.000 entreprises dans le monde, et surtout un réseau de 100 revendeurs/intégrateurs dans divers pays.

L’éditeur allemand multiplierait par deux sa clientèle d’Amérique du Nord. La complémentarité des produits pourrait faciliter les synergies commerciales. Toutefois, une politique de convergence technologique nécessitera un investissement en R&D d’autant plus conséquent que les clients apprécient rarement les ruptures technologiques.

Mariage d’une tradition modernisée et d’un leader des nouveautés technologiques

Autre avantage pour Software AG (un Européen qui reprend une société américaine de pointe !) : un rajeunissement de son image, que son passé mainframe classait un peu trop rapidement dans le segment des technologies en fin de vie. L’histoire montre que les mainframes ne sont pas morts, loin de là ! Maintenant, le défi pour le nouveau groupe consistera à marier judicieusement les deux approches et philosophies aux cultures et aux histoires bien différentes.

Bien que les complémentarités soient intéressantes, sera-t-il encore pertinent de maintenir et de vendre deux suites SOA ou BPM ? Et lesquelles privilégier ? Si on examine ce que fait Oracle, la tendance serait au maintien des diverses solutions et de leurs versions, mais cela représente un coût. Néanmoins, l’alliance d’un savoir-faire sur les applications mainframe (avec cartographie applicative) misant sur la modernisation via des services Web et d’une entreprise en pointe des solutions de développement intégrant les dernières technologies sur serveurs d’entreprise permet d’adresser des marchés parfois disjoints, mais généralement co-existants dans les grandes entreprises.