Sophie Chambon (Atos Origin) : «Le projet de dématérialisation doit devenir un vrai projet Green IT»

A l’occasion du Salon de l’entreprise durable, le Syntec Informatique présentait son livre vert sur la dématérialisation. Le premier d’une série qui promet d’être longue sur l’IT et les enjeux environnementaux.

« Notre industrie se doit d’être verte et le sera de plus en plus », s’est félicité Eric Boustouller, ce matin, au salon de l’Entreprise durable (Paris – Porte de Versailles, les 20 et 21 octobre). Le président de Microsoft France s’exprimait pour l’occasion en tant que co-président du Comité Développement Durable du Syntec Informatique. Une cellule du syndicat créée en 2007 et chargée de réfléchir aux questions de l’évolution des entreprises IT face aux enjeux environnementaux.

Des pistes de réflexions seront ainsi proposées à travers des Livres blancs, ou plutôt « verts » en l’occurence, à raison d’une édition par trimestre environ. Le premier Livre vert du Syntec Informatique porte sur la dématérialisation. Il était présenté au salon par Sophie Chambon, chargée des questions du développement durable chez Atos Origin, et qui a supervisé le livre vert.

« Dire que la dématérialisation permet de réduire la consommation de papier est réducteur », souligne-t-elle pour rappeler que la dématérialisation va au-delà de la recherche d’économie. « Les bénéfices de la dématérialisation sont bien plus larges. » Ils s’inscrivent notamment dans la réduction des déplacements personnels, dans le choix des supports de données, dans le partage de l’information ou encore dans l’accès à la connaissance. Autant d’éléments et de paramètres qui s’inscrivent dans « un vrai projet de développement durable qui s’appuie sur les différentes ressources de l’entreprise. »

Car la dématérialisation ne repose pas seulement sur le choix des éléments de l’infrastructure en prenant en compte leur cycle de vie. Elle entraîne également des aspects sociétaux. La mise en œuvre d’un plan de dématérialisation peut « avoir un impact sur les ressources humaines que doit prendre en compte l’entreprise ». La généralisation du courrier électronique entraîne, par exemple, la suppression du service de distribution physique de l’entreprise et impose donc une réorganisation des services (ou leur suppression, plus probable). A condition de ne pas perdre le fil (vert) conducteur de la démarche qui vise à « associer les performances de l’entreprise avec le bilan écologique ».

L’ensemble de ces points est donc abordé à travers le Livre vert du Syntec Informatique par ailleurs gratuitement disponible en ligne au format PDF. Un mode de distribution privilégié dans la mesure où « nous essayons d’en imprimer le moins possible et de communiquer sur le site [du Syntec-Informatique] », souligne Eric Boustouller pour rester en harmonie avec la logique de la démarche Green IT de l’organisation.

L’ouvrage, qui vise à « rechercher les bénéfices clairs mais aussi les écueils », s’articule autour de trois grandes parties : les bases du concept et les différents types de dématérialisation (e-facturation, e-commerce, télédéclaration…); le bilan développement durable de la dématérialisation en termes de ROI et d’impact sur l’environnement; enfin, un ensemble de recommandations pratiques « pour que le projet de dématérialisation devienne un vrai projet Green IT », insiste Sophie Chambon.

Après la dématérialisation, le Comité développement durable du Syntec Informatique poursuit ses travaux. Le prochain livre vert, attendu début 2010, sera consacré au télétravail. En la matière, la France serait en retard, notamment face à son voisin allemand. Ensuite, suivront l’optimisation des processus métiers, l’éco-conception, la comptabilité carbone, etc. A suivre, donc.