SOS-Hadopi.fr: un avocat anti-Hadopi pour 18 euros

SOS-Hadopi propose de décortiquer l’usine à gaz qu’est la Hadopi et d’assister juridiquement utilisateurs et entreprises pris en défaut de téléchargement illégal.

L’incessamment sous peu entrée en application de la loi Hadopi et l’imminent envoi de ses premiers e-mails d’avertissement font pousser des idées qui pourraient se révéler fort lucratives. On connaissait les offres de services payants de réseau privé (VPN) pour télécharger en toute quiétude (ce qui reste à prouver). Voilà désormais une offre de service d’accompagnement.

Le portail SOS-Hadopi.fr se présente comme le « premier service d’assistance juridique et technique » à destination des internautes accusés de piratage par la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi). SOS-Hadopi s’adresse au grand public, mais aussi aux entreprises. Il se propose de prendre la défense des internautes poursuivis pour « négligence caractérisée » et aider les internautes incriminés à prouver leur innocence.

Cette “négligence caractérisée” se concrétisera sous forme d’une contravention qui sanctionnera l’abonné Internet reconnu coupable par la justice. Il s’agit d’une amende de 1500 euros, qui peut être doublée en cas de récidive (3000 euros). Pour les personnes morales (entreprises, associations…), la fourchette de la contravention passe de 7500 à 15.000 euros. Peine complémentaire : l’abonné peut être condamné à une suspension d’accès Internet pendant un mois.

Services payants et gratuits

Ce portail a été créé par Renaud Veeckman, Jérôme Bourreau-Guggenheim et Christophe Berhault, pourfendeurs de la loi française contre le piratage de contenus sur Internet, rappelle ITespresso.fr. Ces entrepreneurs ne sont pas des inconnus dans le petit monde de la lutte contre la loi Hadopi. Renaud Veeckman s’était distingué en déposant la marque «Hadopi» avant le gouvernement. Jérôme Bourreau-Guggenheim est l’ancien responsable d’e-TF1, viré par la chaîne à la suite de l’envoi d’un e-mail dans lequel il exprimait son opinion personnelle anti-Hadopi. Christophe Berhault est lui le P-dg de Yoosmedia.eu. SOS-Hadopi va dont apporter ses ressources aux internautes en leur proposant des services gratuites, mais aussi payants.

Concernant l’offre pour le grand public, l’abonné lambda pourra recevoir des conseils et des informations gratuites sous la forme de newsletter. Il pourra également souscrire, pour 18 euros par an, au service d’assistance juridique et technique du portail Web.

L’internaute ayant reçu un e-mail d’avertissement envoyé par la Haute Autorité pourra ainsi avoir recours à un des avocats du réseau SOS-Hadopi.fr, et être accompagné et conseillé par ce représentant de la loi lors de son audition devant la Commission de protection des droits (CPD).

50.000 abonnés minimum

Les avocats embauchés par le site Web devraient ainsi jouer sur la carte de la forte incitation « à installer un logiciel dit de ‘sécurisation’, véritable spyware censé consigner l’ensemble de ses activités numériques. Chacun comprendra qu’il s’agit d’une atteinte à la vie privée, ainsi qu’au principe de la présomption d’innocence », souligne SOS-Hadopi.fr.

Concernant les entreprises, le portail Web propose une offre «professionnelle», comprise entre 15 et 165 euros (pour 50 utilisateurs) par an. En souscrivant à ce service, SOS-Hadopi.fr se propose de mettre en place pour son entreprise cliente un «Plan de protection contre le risque de téléchargement illégal», ainsi qu’une «Charte d’utilisation d’Internet dans l’entreprise».

Ces deux services font écho au conseil d’Eric Walter, le Secrétaire général de l’Hadopi, dispensé lors d’un récent tchat sur LaTribune.fr, qui préconisait alors aux entreprises d’adopter « une charte informatique interne, il me semble que c’est la base, ensuite il existe (je crois bien) de très nombreux experts informatiques qui peuvent vous appuyer dans votre démarche de recherche du respect de la loi au mieux de vos possibilités et de l’état de l’art technique […] ».

Dans son communiqué de presse, SOS-Hadopi.fr précise que son seuil de rentabilité est actuellement fixé à 50.000 abonnés.