Spam : les internautes mettent en cause les FAI

Face à la multiplication du spam, les internautes mettent en cause les moyens inefficaces déployés par les fournisseurs d’accès, et sont même prêts à changer de FAI afin d’obtenir un meilleur service

L’étude

2004 ITSecurity Summit de Gartner vient confirmer que le spam – les emails publicitaires, voire mafieux, intrusifs et non sollicités qui encombrent nos messageries ? sont perçus par de plus en plus d’internautes comme une pollution dangereuse. 34% des internautes américains adultes confirment que 75% des messages reçus par emails appartiennent au spam. Deux chiffres qui confirme pour le second que le spam a envahi nos messageries, mais qui pour le premier tend à démontrer que la menace n’est pas encore perçues comme telle par la majorité des internautes. 23% des internautes ont mis directement en cause leurs fournisseurs d’accès à Internet (FAI). Pour eux, les FAI ont failli dans le rôle de gendarme du spam que leurs confient leurs clients, et n’arrêtent pas les messages spammés. Ces chiffres devraient interpeller les fournisseurs d’accès, car 7% des internautes américains interrogés ont déclaré qu’ils ont déjà changé de FAI afin de s’abonner à un service plus efficace, 11% vont le faire, et au total 42% ont déclaré qu’ils envisagent de le faire ou l’ont fait ! La sécurisation des emails devient donc un argument stratégique pour les fournisseurs d’accès, en particulier aux Etats-Unis où la majorité des internautes est persuadée de l’inefficacité du CanSpam Act. Cette question d’ailleurs amène à une réflexion sur la responsabilité des acteurs de l’internet : qui doit réguler le spam ? Les médias et entreprises de marketing en ligne sont opposés à toute forme de régulation, ils ont fait le choix de l’opt-out contre l’opt-in souhaité par les organisations de consommateurs. Ces dernières se sont d’ailleurs heurtées au refus de la FTC de mettre en place une liste rouge Internet, pourtant prévue par la loi fédérale américaine. Régulation par les fournisseurs d’accès, les annonceurs (opt-out) ou même l’internaute lui-même (opt-in) ? Aucune ambiguïté dans l’attente des internautes américains, c’est du gouvernement que doit venir la régulation. Mais en attendant, les FAI doivent assurer leur part du travail, au risque d’assister à des migrations massives d’abonnés vers leurs concurrents qui sauront mettre en avant leurs démarches de sécurisation.