Spécial Cloud : 3 – Un monde tout en …aaS – nouvelles formules !

Plateformes Cloud

SaaS, IaaS, PaaS, BaaS, DaaS, MaaS, DRaaS… Le Cloud Computing se décline désormais en une multitude de modes « as-a-Service ». Utiles ?

Le phénomène du Cloud Computing, qui se décline, habituellement, en Cloud public, privé ou hybride, touche désormais tous les acteurs IT. Et en particulier les usagers des ressources et services informatiques. Pour en prendre la mesure, examinons les chiffres des analystes – comme  ceux publiés par le Gartner, qui estime que le Cloud privé devrait progresser annuellement de 28 %, et le Cloud public de 84 %…

Ce serait donc une véritable vague de fond capable de nous emporter vers des horizons nouveaux. Une révolution, même, affirment certains consultants, car elle peut fortement impacter les entreprises dans leurs façons de déployer et de consommer les services IT – existants ou nouveaux.

Jusqu’à présent, ces services étaient délivrés par les infrastructures physiques de l’entreprise. Désormais, ces infrastructures sont souvent hébergées et infogérées à l’extérieur de l’entreprise, laquelle ne consomme plus que des services. Cela induit un changement radical dans les habitudes de consommation de l’informatique.

L’impact le plus sensible pour l’entreprise est certainement qu’elle n’investit plus dans du Capex (actifs ou immobilisations), mais consomme de l’Opex (charges opérationnelles ou fonctionnelles). Comptablement, ces deux approches financières sont radicalement divergentes !

Les ‘aaS’… de la réduction de coûts immédiate

Le cloud donne accès à des infrastructures, des applications et des solutions sous la forme de services. Tout le monde sait aujourd’hui qu’elles se déclinent principalement sous les formes  SaaS (pour Software as a Service) ou IaaS (Infrastructure as a service) ou PaaS  (Platform as a Service).
Ces  services dans le nuage sont censés réduire considérablement les délais de mise à disposition des solutions et être plus économiques puisque seules les ressources consommées sont facturées.

– SaaS (Software-as-a-Service)

Le logiciel, qui tourne sur un serveur distant, est proposé ‘comme un service’ accessible dans le nuage. L’utilisateur ouvre l’application dans son navigateur internet ou dans un environnement qui lui est dédié. Cette expression d’une solution a pris la place du logiciel ‘à la demande’ (On Demand) ou fourni en mode ASP (Application Service Provider). La différence apportée par le SaaS est que ces applications ont été développées pour tourner via Internet, qu’elles sont immédiatement accessibles et que leur modèle économique repose sur le locatif.

– IaaS (Infrastructure-as-a-Service)

Une solution Cloud s’appuie obligatoirement sur une infrastructure. L’entreprise peut louer ces ressources à l’usage. C’est le IaaS. Si l’entreprise conserve la main sur les environnements (systèmes d’exploitation – OS) et ses applications, elle se tourne vers un opérateur qui va lui fournir un accès dans le cloud à une infrastructure physique composée des matériels serveurs, stockage et réseaux, ainsi que des couches de virtualisation. Cette partie exclusivement matérielle est gérée par le fournisseur. A la différence du ‘on-premise’ (l’entreprise investit dans son matériel), l’IaaS offre la souplesse d’un accès rapide aux profils d’équipements nécessaires au déploiement des applications, facturées en mode locatif à la consommation.

– PaaS (Platform-as-a-Service)

A la différence de l’IaaS, c’est l’ensemble de la plateforme du système d’information – la couche matérielle, la couche de virtualisation, la couche d’OS, et la couche de données (bases de données) – qui est fournie et gérée par l’opérateur de cloud. L’entreprise n’intervient que sur ses applications. Le PaaS est donc une solution d’hébergement des applications dans un environnement fourni et infogéré par son fournisseur.

– DaaS (Data-as-a-Service,  ou… Desktop-as-a-Service ?)

Encore un piège… Un même acronyme pour deux significations (Data ou Desktop). Dans les modèles d’usage du Cloud Computing, l’entreprise peut faire appel à une infrastructure dans le nuage (IaaS), ou à une plateforme matérielle et logicielle de base (PaaS) sur laquelle elle fera tourner ses logiciels métiers.

Une autre approche peut consister à confier ses données au cloud (DaaS, pour Data-as-a-Service). C’est un concept qui commence à se répandre, car il simplifie le stockage des données et confie au fournisseur le soin de supporter les variations de volume de données stockées, – à la hausse comme à la baisse – que ce stockage soit permanent ou temporaire, et avec une solution contractuellement sécurisée.

Les modèles de facturation s’appliquent à l’usage. Ils sont souvent accompagnés de clauses de volumétrie afin que le fournisseur, hébergeur,  puisse anticiper le dimensionnement de son infrastructure. La facturation prend en compte le volume des données, parfois le type des données (par exemple, une donnée stratégique peut bénéficier d’un traitement particulier), et de l’utilisation de ces données (trafic et bande passante consommée). Il existe également des solutions au forfait.

Le Desktop-as-a-Service, c’est autre chose. De fait, après le serveur, le stockage et aujourd’hui le réseau, le développement de la virtualisation atteint désormais le poste de travail. Pour simplifier, hors de sa partie matérielle, un poste de travail est composé d’un environnement (OS) et d’applications destinés aux utilisateurs. Ce poste est souvent identique d’un utilisateur à l’autre. En revanche, sa gestion se complexifie avec la nécessité de suivre chaque poste individuellement, avec sa maintenance et avec ses mises à jour.

Pour simplifier cela, l’entreprise aura avantage à centraliser les postes de travail sous une forme virtuelle, l’utilisateur pourra ainsi en tout endroit, à tout moment et en mobilité, accéder à son environnement de travail. C’est ce que nous appelons la VDI (Virtual Desktop Infrastructure). Et pour aller jusqu’au bout de la démarche, le bureau de travail virtuel pourra être placé dans le cloud.

La prolifération des  ‘aaS’

De nombreux autres acronymes en ‘aaS’ émergent, pas toujours à bon escient, mais associés au Cloud Computing qui s’affiche désormais comme un mode de consommation des services IT.

Il devient fastidieux de les décrire tous puisque dans ce contexte de multiplication des services, les offres  ‘aaS’ ont cuisinées à toutes les sauces.… Contentons-nous de citer les principaux :

  • le MaaS (Metal-as-a-Service) fait référence à l’automatisation de l’approvisionnement et du déploiement dynamiques dans le cloud des infrastructures physiques de très grande échelle (hyperscale) ;
  • le DRaaS (DisasterRecovery-as-a-Service) est considéré comme une nouvelle étape du cloud computing, particulièrement aux États-Unis qui ont été sensibilisés à la problématique de la continuité de l’activité des services dans le cloud à la suite des ouragans qui ont dévasté certaines régions et entrainé des interruptions de services ;
  • le BaaS (Backend-as-a-Service) : dernier entrant des services de cloud, c’est une approche du cloud novatrice imaginée par une start-up californienne. Un nouveau concept, mais qui reste à valider.

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Ref.: DOSSIER :
Spécial Big Data : 1 – Que recouvrent au juste le Big data et la gestion de données?
Spécial Mobilité : 2 – Tous ces enjeux qui pèsent sur la DSI
Spécial Cloud Computing : 1 – L’intérêt des architectures ouvertes
Spécial Réseaux sociaux professionnels : 1 – L’effet consumérisation