L’ère post-PC et celle de l’entreprise numérique ont largement ouvert la voie de la mobilité et du multicanal. En effet, naguère destinés à des populations bien spécifiques comme les forces de ventes ou les techniciens de maintenance, les appareils nomades équipent désormais l’ensemble des employés, mais aussi des utilisateurs extérieurs à l’entreprise – partenaires, clients ou prospects.
La mobilité devient la norme et s’inscrit dans le digital. En conséquence, les applications mobiles deviennent un enjeu de fidélisation des talents, de conquête des marchés, de génération de nouveau ‘business’ et, donc, de développement du chiffre d’affaires.
Cet enjeu, les DSI le ressentent par une pression croissante de la part des métiers – ventes, marketing, direction générale. Pour répondre à leurs demandes, les responsables IT affrontent des défis en termes de développement, de déploiement, de sécurité et d’administration.
Première difficulté : la mobilité est synonyme d’hétérogénéité des populations (employés, partenaires et clients), des usages et des modes d’attribution des terminaux – le COPE (Corporate owned, personally enabled, ou les flottes professionnelles), et, à l’inverse, le BYOD (Bring your own device).
Dès lors, les systèmes sont eux-mêmes multiples et divers – iOS, Android, Blackberry, Windows 8, Windows Phone ou Symbian… Enfin, les applications elles-mêmes sont variées et donnent, ou non, accès à des sources d’informations internes ou externes au SI.
Cette hétérogénéité tous azimuts complexifie le développement, le déploiement et la maintenance des applications, sans oublier l’administration des terminaux (mise à jour des patchs de sécurité, protection contre le vol – chiffrement, auto-lock, etc.).
Comment décliner une même application pour des smartphones et tablettes sous iOS, Android ou Windows Phone ? Une question à laquelle ne répondent pas Apple, Google ou Microsoft, puisqu’ils proposent, chacun, leur propre environnement de développement.
Pour éviter de multiplier les coûts par trois ou quatre, une des solutions consiste à adopter des environnements multi-systèmes baptisés MEAP (Mobile Enterprise Application Platform) proposés, entre éditeurs, par Apache Cordova (ex-PhoneGap), IBM (Worklight), Motorola Solutions (RhoStudio) ou encore SAP (SUP ou Sybase Unwired Platform).
Toute la difficulté réside alors dans la nécessité d’exploiter les spécificités de chaque système en termes d’interface utilisateur, de mécanismes de synchronisation ou de gestion des notifications.
La webification des applications offre aussi une alternative aux MEAP. Ainsi, HTML 5 et le responsive design permettent de s’adapter, dans une certaine mesure, à la variété des terminaux.
Par ailleurs, la virtualisation du poste de travail peut venir faciliter l’accès à des applications Windows existantes à partir de divers terminaux mais moyennant, souvent, un déficit en ergonomie.
La gestion d’un parc d’appareils très hétérogènes représente un autre défi. Deux approches s’opposent :
Que l’on parle de MDM ou de MAM, il n’y a plus de débat sur le fait suivant : le déploiement passe par un magasin d’applications privé.
Parallèlement, on voit apparaître une convergence progressive entre MDM et MAM au sein d’offres d’éditeurs comme MobileIron, AirWatch, Symantec, Citrix ou VMware.
Les applications mobiles doivent également s’inscrire de plus en plus dans l’écosystème existant ou ‘legacy’ – à savoir le SI existant. Leur développement s’appuie en effet presque toujours sur le ‘backend’, que l’on doit faire évoluer tout en évitant de le modifier en profondeur.
Il s’agit tout d’abord de l’ouvrir en y greffant des API (interfaces programmatiques) ou en dialoguant avec l’existant – ERP, CRM ou autre – via des technologies de ‘mash up’, à savoir des applications composites qui combinent du contenu ou du service provenant de plusieurs applications plus ou moins hétérogènes.
Le ‘mash up‘, originellement, c’est la superposition de deux images de sources différentes ou, par extension, la superposition de données visuelles et sonores différentes dans un but de créativité et d’innovation.
S’agissant de sites web, le principe d’un mashup consiste à agréger du contenu provenant d’autres sites, afin de créer un environnement nouveau. Pour y parvenir, on utilise le plus souvent l’objet XMLHttpRequest, RSS et AJAX, côté client, et les API (ou les services Web) des sites dont on mixe le contenu.
Enfin, ce backend devra acquérir l’élasticité nécessaire et indispensable pour répondre aux requêtes de milliers de nouveaux terminaux.
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Synthèse de Thierry Lévy-Abégnoli . – [ A suivre ]
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