Spécial Cloud : 2 – OpenStack, pourquoi cet engouement?

Le cloud s'installe

OpenStack continue de faire des émules. Pourquoi cette ferveur retrouvée en faveur d’une standardisation Open source? L’interopérabilité dans le cloud est un des atouts.

OpenStack est la fondation de la plupart des nouvelles architectures ouvertes de cloud computing. Avec sa capacité à supporter la majorité des plateformes de virtualisation du marché et à s’ouvrir vers le datacenter du futur.

Le précédent article de cette série l’évoquait. L’approche open source de la plateforme de cloud computing OpenStack s’intègre dans la stratégie des principaux acteurs de l’informatique. L’engagement d’IBM, par exemple, n’est pas nouveau. L’adoption d’OpenStack se place dans le prolongement d’une politique qui se veut orientée ‘clients’.

En déclarant sa flamme à OpenStack, IBM a lancé un message qui réaffirme son engagement dans le monde open et dans celui des standards. Il s’agit de rassurer la communauté qui fait le succès de la plateforme, satisfaite d’avoir ‘Big Blue’ à ses côtés. Un message qui joue également sur la pérennité.

Une architecture d’interopérabilité

Le choix d’OpenStack offre à IBM le moyen de proposer à ses clients plus de valeur, et pas seulement économique. En particulier par la garantie d’interopérabilité impérativement associée à une plateforme dans le nuage. Open source, standards ouverts, API partagées, mais également ouvertes vers les ressources tierces et souvent concurrentes. Cela se traduit par la capacité offerte à l’entreprise de connecter à sa plateforme cloud la majorité de ses ‘assets’ – les serveurs, le stockage, le réseau – d’où qu’elles viennent.

De plus, cette architecture ouverte unique peut couvrir l’ensemble du portefeuille cloud tant des opérateurs et intégrateurs, que de l’entreprise. Et cela que les solutions concernées soient privées, publiques, voire hybrides. Les notions d’interopérabilité et de portabilité prennent ici leur sens le plus correct et le plus profond, et surtout celui qu’un client attend de son fournisseur d’infrastructure.

Une plateforme de… plateformes

Comment cela se concrétise-t-il dans la réalité ? Techniquement, OpenStack n’apporte pas vraiment de choses nouvelles à l’utilisateur. Il lui faut une plateforme de cloud, pourquoi ne pas adopter OpenStack ? Financièrement non plus, le choix du cloud entraine un investissement stratégique, mais sur le long terme. Les licences y pèsent peu, le service est essentiel, ce n’est pas forcément là que se situe le différenciateur. Il en est autrement lorsque l’on évoque les contraintes liées aux approches propriétaires sur l’infrastructure.

Il ne s’agit pas ici d’évoquer les avantages de l’open source, la littérature sur ce sujet est plus que florissante. Rappelons simplement qu’OpenStack, ce sont aujourd’hui plus de 500 développeurs, près de 10 000 membres de la Fondation et plus de 200 sponsors… Nous souhaitons plutôt évoquer l’indépendance technologique d’OpenStack, open prenant son sens littéral d’une technologie ouverte avec laquelle tout le monde peut communiquer.

Prenons l’exemple des plateformes de virtualisation. Une architecture de cloud doit pouvoir supporter les plateformes présentes dans l’entreprise et qui seront couvertes par le nuage. Dans la stratégie d’IBM, cela se traduit par le support de VMware et Hyper-V (Microsoft) incontournables, de PowerVM et ZVM dans les environnements IBM, de KVM et Xen dans les environnements open source. Le client s’y retrouve…

Un pas vers le SDN et SDDC…

Elargissons la perspective vers le datacenter, l’incontournable infrastructure matérielle sur laquelle doit s’appuyer toute solution d’architecture de cloud computing. Nous venons de le voir, l’architecture ouverte d’OpenStack se prête à reconnaître la majorité des composants de cette infrastructure, voire la totalité lorsque ces composants sont basés sur des standards.

Cette interopérabilité est demandée par les clients. Les constructeurs l’ont bien compris qui pour la plupart d’entre eux fournissent les connecteurs et/ou les API qui viennent connecter leurs produits à la plateforme. Il existe même un protocole qui se veut universel pour remplir cette mission : OpenFlow. Un proche parent d’OpenStack.

L’un des grands enjeux du futur, c’est justement l’interopérabilité. Celle-ci impose une nouvelle approche de l’infrastructure, avec la création d’une couche d’abstraction de la couche matérielle. A l’image de la virtualisation des serveurs qui crée une couche d’abstraction dans laquelle s’exécutent les VM (machines virtuelles).

L’interopérabilité passe donc nécessairement par la connectivité, donc par la virtualisation de la couche réseau qui disparaît derrière son outil d’administration sans se préoccuper de ses composants. Car c’est une des particularités du cloud computing, l’utilisateur provisionne ses ressources virtuelles, mais n’a pas besoin de savoir ce qui se passe en dessous.

La difficulté est de virtualiser cette couche réseau. C’est la mission du SDN (Software Defined Networking), de créer une couche d’abstraction de la couche physique du réseau, qui sera pilotée par l’administrateur, et surtout dans un futur proche totalement automatisée dans la couche d’infrastructure du nuage. Une architecture ouverte y est indispensable, OpenStack s’y prête.

On comprend ainsi pourquoi IBM a choisi d’adhérer à The Open Daylight Project, un projet de SDN open source dont il est même sponsor Platinium. Les processus d’automatisation, tant attendus par les utilisateurs de solutions dans le cloud, et offerts par la plateforme OpenStack, vont donc se trouver complétés de la technologie SDN. Cela d’autant plus facilement que The Open Daylight Project se présentera sous la forme d’un plug-in pour le service OpenStack Networking…

Cette intégration est un pas supplémentaire vers la virtualisation complète des centres de données, la transformation de l’ensemble du pilotage et de l’administration du datacenter sous une forme logicielle, aussi appelée Software-Defined Data Center. OpenStack y aura sa place en support du cloud computing, le nuage qui hébergera automatiquement toutes nos infrastructures. Mais là peut-être notre prospective va-t-elle trop loin !