SpiralFrog veut révolutionner le P2P

De la musique légale et gratuite ? Non, il ne s’agit pas d’un canular, mais pour les internautes européens cela reste un rêve puisque ce service ne sera disponible qu’aux USA

Après avoir signé avec Universal, SpiralFrog annonce un accord avec EMI. La nouvelle fait l’effet d’une bombe dans le monde du téléchargement de musique, et vient confirmer la naissance d’un nouveau modèle économique reposant sur l’échange de bons procédés.

SpiralFrog fait de la publicité (utilisée pour rémunérer les artistes et le site) et en échange EMI lui donne son aval pour exploiter gratuitement son catalogue.

Concrètement, pour chaque téléchargement, l’internaute devra visionner une publicité vidéo. On est donc loin des modèles proposés par les plates-formes actuelles et futures comme Zune de Microsoft.

Ce partenariat annoncé ce matin par l’agence AFP a de quoi surprendre surtout au pays de la loi DADVSI. Spiral Frog est une plate-forme de téléchargement qui devrait faire du bruit, et ce ‘gentleman agreement’ avec EMI montre qu’il existe d’autres modèles économiques pour la musique en ligne.

Rappelons que EMI Music Publishing, a le plus grand catalogue musical au monde. Avec les catalogues de EMI et Universal à sa disposition gratuitement, SpiralFrog devrait connaître un franc succès. Parmi les artistes d’ores et déjà téléchargeables, il y a des têtes d’affiche comme Sting, Nelly Furtado, et les rappeurs Jay Z et Kanye West.

La musique n’est pas l’unique aspect de l’accord SpiralFrog a également obtenu une licence mondiale qui lui permet de fournir à ses utilisateurs un service de recherche des textes des artistes anglo-saxons.

« Nous sommes très heureux du lancement de SpiralFrog », a reconnu Roger Faxon, le co-président de EMI Music. « Il s’agit d’un concept très nouveau et intéressant qui permet la fusion de la publicité et du téléchargement de musique et d’autres services et permet de résoudre en partie le problème du piratage. À chaque fois que nous pouvons créer une source de revenus pour nos auteurs nous le faisons. »

Robin Kent, le président de SpiralFrog s’explique :« L’obtention de ces droits est une très bonne chose pour nos consommateurs. Nous sommes ravis de les détenir, cette nouvelle devrait générer encore plus de revenus de la publicité. »

Pour Kent, cet accord montre que l’industrie de la musique commence à reconnaître qu’elle pourrait tirer des revenus encore plus importants des sites de P2P. Le potentiel de ce nouveau modèle économique le montre bien. Espérons que cette annonce fasse pencher la balance du baromètre de cette industrie si timorée, en faveur du téléchargement.

En Europe, il faudra attendre

SpiralFrog n’est disponible qu’aux Etats-Unis pour le moment. Reste que l’espoir est encore permis pour les accros français du téléchargement.

Non seulement parce que le PS a lancé sa grande promesse de « suppression » de ce texte contesté (en cas de victoire à la présidentielle), mais aussi parce qu’avec l’arrivée des « super DVD » HD et Blu Ray la copie privée va encore s’accélérer. Il y a donc fort à parier que le protectionnisme dont fait preuve l’édition musicale va voler en éclats.