Spotify s’entend avec Universal Music, Deezer n’y arrive pas

Tandis que Deezer ne parvient pas à trouver un consensus avec Universal Music sur les conditions d’exploitation du catalogue de titres, Spotify a lui réussi à conclure un accord avec la major.

Deezer et Universal Music ne parviennent pas à s’entendre sur les conditions d’exploitation de la musique en streaming. Signe que les relations entre les acteurs du web et les majors restent tendues. Axel Dauchez, président de Deezer, le reconnaissait dans une récente interview vidéo d’ITespresso.fr réalisée lors du Forum e-G8 (24-25 mai). « On essaie de construire une logique de partenariat. Ce n’est pas toujours le cas. Il y en a qui refusent de discuter avec moi sur la manière de convertir du gratuit en payant », expliquait-il.

Mais, le ton est monté et les origines des tensions se précisent. Selon TheInquirer, le 10 juin, Universal Music, filiale du groupe Vivendi, a porté plainte en référé contre Deezer pour « contrefaçon » devant le tribunal de grande instance de Paris. Depuis l’échéance de janvier 2011, Deezer et Universal Music ne parviennent pas à trouver un consensus. Sur LeMonde.fr, Pascal Nègre, P-dg d’Universal Music France, déclare : « Nous sommes d’accord sur les prix, mais pas sur les conditions d’exploitation de notre catalogue. »

Même si Deezer vient de changer ses conditions générales d’utilisation en réduisant la part du streaming gratuit (désormais limitée à 5 heures par mois quels que soient les titres écoutés), la major considère que l’effort n’est pas suffisant. Elle exige que la plate-forme de musique en streaming française s’aligne sur le nouveau règlement de son concurrent Spotify venu de Scandinavie : dix heures de musique gratuite par mois mais un même titre ne peut être écouté plus de cinq fois. Sous peine de limiter l’accès à son catalogue aux abonnés premium de Deezer.

Dans l’esprit de la major, ce que Spotify peut accepter, Deezer doit aussi pouvoir le faire. Le bon élève suédois, Spotify, a effectivement conclu un accord avec Universal Music. Au cours des derniers mois, il a noué des partenariats similaires avec Sony et EMI outre-Atlantique. Il reste encore Warner Music à convaincre note ITespresso.fr. Ces accords de licences avec les grandes maisons de disques américaines vont permettre à Spotify de proposer très rapidement, selon certaines sources, une version de son site d’écoute de titres musicaux en streaming aux Etats-Unis. Les trois catalogues de titres d’envergure dont il dispose représentent 70% du marché de la musique outre-Atlantique.

Pour convaincre les maisons de disques américaines d’intégrer son catalogue, le service d’écoute de musique en streaming a sûrement dû promettre de faire quelques efforts, comme d’allouer des avances sur recettes ou de restreindre l’accès gratuit au site. Déjà, en avril denier, Spotify avait décidé de brider ses offres gratuites, limitant donc mensuellement l’accès au service à 10 heures d’écoute et 5 écoutes par titre maximum. Un signe de bonne volonté visiblement suffisamment fort aux yeux des majors. Mais il restera à vérifier que cette limitation pousse effectivement les utilisateurs vers les offres payantes. Rien n’est moins sûr…