SSII : Atos s’apprête à revendre ses activités de support à Manpower

Rachat, acquisition © Estima - Fotolia.com

Proservia, une filiale de Manpower, souhaite racheter les activités de support d’Atos en France. Environ 800 salariés sont concernés par ce transfert d’activités qui devrait se conclure en fin d’année.

Selon nos informations, si Atos s’apprête à accueillir les équipes de Bull suite au succès de son OPA, il est aussi en train de se défaire d’une autre activité, WSDS, qu’il est en passe de revendre à Proservia, SSII filiale de Manpower. Selon un porte-parole du groupe de travail temporaire, des négociations sont bien encore en cours, les deux parties prévoient une cession en fin d’année.

D’après la CGT d’Atos, environ 800 personnes, issues des entités françaises Atos Infogérance et A2B (une société résultant d’un ancien contrat avec une banque), sont concernées par ce projet de cession. Un chiffre que confirme par Manpower Group. Selon le profil de Philippe Imbert, l’actuel dirigeant de WSDS, l’entité réaliserait un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros par an.

Consultés dans le courant de l’été pour les avertir de l’ouverture de ces négociations entre les deux entreprises suite à la « manifestation d’intérêt » de Proservia, les délégués du personnel sont conviés à une nouvelle réunion sur le sujet dans les jours prochains. Preuve que le dossier a l’air bien avancé. Un projet pas vraiment surprenant pour un porte-parole de la CFDT d’Atos : « Il y a quelques années, un projet de cession des activités de support avait été évoqué au niveau global. Là, le périmètre des activités cédées se limite à la France ».

Restaurer la marge opérationnelle en France

Un pays où justement Atos est en grande difficulté, la SSII ne parvenant pas à casser la spirale infernale de décroissance dans laquelle elle semble enfermée. Au premier semestre, l’entreprise a vu de nouveau son chiffre d’affaires se tasser dans le pays où est localisé son siège : à 505 millions d’euros, le volume d’activités recule de 2 % sur un an (une performance similaire à la moyenne du groupe, victime d’un gros trou d’air au Benelux et dans les pays nordiques). Pire, la marge opérationnelle tombe à 0,2 % dans l’Hexagone sur les six premiers mois de l’année (contre 1,6 % un an plus tôt). Le plan de redressement de l’activité en France, présenté par Jean-Marie Simon, qui dirige l’entité depuis mai 2013, tarde à porter ses fruits, même si le groupe limite les dégâts par rapport à l’année dernière où son chiffre d’affaires en France s’était effondré de 8,5 %. « Les années passent, les dirigeants valsent, mais rien ne change », déplore la CFDT, qui constate que les résultats de la société dans l’Hexagone restent en retrait par rapport à ceux de ses concurrents. « Pour nous, des problèmes d’organisation, de mauvais choix ainsi que des faiblesses commerciales sont en cause », explique le syndicat, selon lequel les effectifs en France sont passés de 15 000 à 13 000 personnes en quatre ans. Sans plan social.

Pour la direction d’Atos, la cession des activités de support et de help-desk, réputées peu rentables, devrait donner un peu d’air à la marge opérationnelle. Tout comme la fusion avec Bull. Même si ce dernier était, avant son rachat, lui aussi à la peine avec ses activités de services « traditionnelles ». En 2013, ces lignes de services (Business Integration Solutions) affichaient une marge opérationnelle de 2,3 % (pour un chiffre d’affaires de 312 millions d’euros).

Nous publierons dans la journée une interview d’Alain Roumilhac, le président de Manpower Group France, un ancien d’IBM Global Services et d’Osiatis, qui reviendra sur les négociations en cours avec Atos.

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