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STMicro – GlobalFoundries : l’UE donne son feu vert au projet controversé

Feu vert aux subventions publiques pour STMicro et GlobalFoundries. Sous le couvert du Chips Act, la Commission européenne vient de valider* le dispositif d’aide dont l’État français entend faire bénéficier les deux groupes dans le cadre de leur projet à Crolles (Isère).

Le Gouvernement avait officialisé ce partenariat en ouverture du dernier sommet Choose France (juillet 2022). Il était alors question d’un investissement global de 5,7 milliards d’euros. Dont plus de 40 % d’aides d’État, allait-on apprendre par après.

Depuis lors, le montant a été relevé à 7,4 milliards d’euros. Cela reste nettement en dessous de ce qu’Intel, Samsung ou TSMC ont injecté dans leurs dernières fabs. L’initiative STMicro – GlobalFoundries a toutefois sa propre logique économique… et joue sur l’articulation avec des activités existantes. Elle consistera en l’occurrence à étendre l’une des deux unités de production du groupe franco-italien (Crolles 300, qui travaille sur plaquettes de 300 mm).

Social, environnemental, souveraineté : STMicro face aux contestations

Plusieurs fronts de contestation ont émergé en réponse au projet. Chez les syndicats de STMicro, à l’image de la CGT, on regrette notamment que l’État privilégie les subventions aux prises de participation. On s’étonne par ailleurs de l’engagement de créer « seulement » 1000 emplois. Non sans dénoncer, au regard des objectifs du Chips Act, les failles en matière d’approvisionnement : utilisation de plaquettes non produits en France, assemblage et test effectués quasi intégralement en Asie…

La question de l’impact environnemental taraude aussi les syndicats. Et ils ne sont pas seuls. Fin mars, par exemple, des militants écologistes se sont rassemblés à Crolles. Dans la lignée de la présentation du « Plan eau » de l’État, ils ont dénoncé les risques de consommation excessive de cette ressource par le projet d’extension. Parmi eux, Scientifiques en rébellion. Ce collectif se dit né d’un appel à la désobéissance civile que près d’un millier de scientifiques avaient signé en 2020.

D’après STMicro, l’ensemble du site a consommé un peu plus de 4 millions de m3 d’eau en 2021. Aux dernières nouvelles, environ 28 % de la quantité consommée est recyclée et réutilisée en interne. Le groupe franco-italien affirme chercher à atteindre un taux de recyclage de 50 %.

Le projet devait initialement arriver à pleine capacité en 2026. Échéance finalement repoussée à 2027, avec toujours le même objectif de production : 620 000 galettes de 300 mm par an (58 % pour GlobalFoundries ; 42 % pour STMicro).

Aides publiques incluses, GlobalFoundries estime que son capex net par wafer devrait baisser de 50 %. Une partie (20 %) sera financée par ses clients, sous la forme de prépaiements.

* C’est la deuxième validation du genre après celle d’un projet… STMicro en octobre 2022. Son objet : la construction d’une usine à Catane (Sicile). Elle produira des plaquettes à base de carbure de silicium (SIC). Un projet à 730 M€, dont 292,5 millions d’aide de l’État italien.

Illustration principale © ALS

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