STMicroelectronics doit tailler dans le vif

Le fondeur confirme la suppression de 2.300 emplois en Europe

Encore un plan social. Après celui annoncé par IBM, après les multiples restructurations des opérateurs télécoms, c’est au tour de STMicroelectronics de tailler dans ses effectifs. Le deuxième producteur européen de semiconducteurs annonce la couleur: 2.300 postes seront supprimés en Europe. Le groupe franco-italien confirme une information déjà connue depuis mai.

L’entreprise projette ainsi de réorganiser ses activités européennes en convertissant les outils de production de 6 pouces en 8 pouces, en optimisant au niveau mondial les activités EWS (Test de plaquettes), en harmonisant ses fonctions supports, en réduisant ses coûts et en rationalisant ses activités (hors production) et enfin en se désengageant de certaines activités. Mais le personnel de l’entreprise gardait espoir. En effet, STM a vu son cours de bourse flamber ces dernières semaines suite à la révision à la hausse de la prévision de croissance du marché des semi-conducteurs par le WSTS. 90 millions d’économies annuelles… Pour satisfaire ses actionnaires, STMicroelectronics s’est engagé à réaliser environ 90 millions de dollars d’économies annuelles supplémentaires, à travers un nouveau programme de restructuration dont le coût devrait se situer entre 100 et 130 millions de dollars. La principale mesure porte donc sur cette nouvelle réduction d’effectifs, avant la mi 2006. La moitié des réductions de postes correspond à des suppressions d’emplois, le reste de ces postes devant être transféré en Asie, a annoncé le directeur général Alain Dutheil à New York. Le groupe a affirmé qu’il s’engageait « à tout faire pour minimiser l’impact social de cette réorganisation », par la mise en place de mesures favorisant le volontariat (préretraite, création d’entreprise, etc…), notamment. « Ces mesures rééquilibrent la structure de coûts de la société dans un environnement concurrentiel marqué par le ralentissement de la croissance de la demande et la faiblesse persistante du dollar, qui affecte plus particulièrement les entreprises situées en Europe« , a indiqué le groupe dans son communiqué. STMicro compte quelque 50.000 salariés dont la moitié environ en Europe. La France (10.000 personnes) et l’Italie (10.000) regroupent l’essentiel des employés, devant la Belgique, la Pologne et l’Allemagne. Le groupe compte 3.200 collaborateurs aux Etats-Unis et 16.150 dans la zone Asie-Pacifique. Et pourtant, les prévisions sont optimistes

Les salariés de STM seront ravis d’apprendre que l’activité des puces, après une année record en 2004, devrait augmenter de 6% en 2005, un rythme supérieur à celui initialement prévu, grâce à la forte demande d’ordinateurs et de téléphones mobiles, selon l’Association de l’Industrie des Semiconducteurs (SIA). Selon la SIA, les ventes devraient atteindre en 2005 le niveau record de 226 milliards de dollars. En novembre, la même association avait prévu que les ventes atteindraient un seuil comparable à celui de 2004, soit 213 milliards de dollars. Selon les nouvelles prévisions de la SIA, la croissance annuelle du secteur devrait être de 9,8% jusqu’en 2008, les ventes s’élevant alors à 309 milliards de dollars.