Stock-options Apple : Steve Jobs serait impliqué

Il avait juré ne pas y avoir touché. En fait non ? Le conseil
d’administration lui renouvelle en tout cas sa confiance

Nouvelles révélations dans le scandale qui frappe Apple au sujet de la gestion douteuse des stock-options attribuées à ses dirigeants. Selon le Financial Times, Steve Jobs, le charismatique patron de la firme serait finalement impliqué directement dans les manipulations. L’homme avait pourtant assuré qu’il n’avait pas profité du système.

Le patron d’Apple aurait reçu 7,5 millions de stock-options sans passer par l’accord obligatoire d’une commission spéciale et du conseil d’administration. Des documents antidatés auraient ensuite été réalisés pour couvrir l’infraction. Ces documents sont entre les mains de la SEC, le gendarme de la bourse américaine. Steve Jobs aurait ensuite rendu ces stok-options afin de les échanger en actions. Le tout est de savoir si la manipulation lui a été financièrement et directement favorable.

Ce mercredi, un article de The Recorder révélait l’existence de ces documents falsifiés et précisait que Steve Jobs aurait fait appel à son propre avocat pour gérer les différentes enquêtes. Ce qui ne plaide pas forcément en sa faveur.

Si Apple a assez rapidement concédé des erreurs, à quinze reprises entre 1997 et 2002, la date d’attribution des stock-options était en fait antérieure à celle de leur autorisation, le patron du groupe a toujours été protégé. Seul Fred Anderson, ancien directeur financier et membre du Conseil d’administration a été limogé.

Mais les révélations du FT pourraient changer la donne. Rappelons qu’une centaine de grandes entreprises américaines sont visées par des enquêtes similaires. Elles ont déjà coûté leurs places au président et au dg de McAfee. Steve Jobs considéré comme le sauveur d’Apple pourrait aussi en faire les frais. Mais son rôle essentiel dans le groupe devrait lui permettre de conserver la confiance des actionnaires et des investisseurs.

Ce vendredi, Apple a finalement livré à la SEC ses comptes définitifs du troisième trimestre et de l’exercice 2006 dont la publication a été retardé à cause de cette affaire.

Le constructeur informatique a reconnu un surcoût lié aux stocks-options de 84 millions de dollars après impôt sur la période 1997-06, dont 4 millions de dollars pour 2006.

Apple a par ailleurs répété que Steve Jobs était au courant des attributions de stock-options sans en profiter financièrement. La SEC et la justice américaine diront si cette dernière affirmation est vraie…