Stockage de données: où vont les PME ?

Certaines études soutiennent qu’une PME sur trois ne survit pas à la perte de ses données stratégiques. Mais à quels investissements sont-elles prêtes pour se protéger?

Retour sur le Forum Stockage 2003: le créneau des petites entreprises constitue le nouveau terrain de chasse de quantités de fournisseurs de solutions de sauvegarde.

Tout d’abord, de qui s’agit-il?

Les PME qui comptent entre 1 et 240 employés (près de 60 % du nombre total des salariés actifs) sont surtout composées de structures d’une cinquantaine de collaborateurs -s’il faut en croire la base de données fiscales SUSE 2000. C’est dire si les capacités de plusieurs tera-octets leur passent largement au-dessus de la tête!

Les quelques exemples cités lors d’une conférence, par Alain LePrado (*) consultant spécialisé, sont révélateurs. Ainsi, dans un glossaire consacré aux technologies de l’informatique pour les PME, on ne trouve que deux références au stockage: RAID et Zip!

Or, il faut savoir qu’un disque dur de 180 Go (taille qui devient courante) supporte sans broncher 3,6 millions d’e-mails d’une cinquantaine de Ko, soit quelque 18.000 messages pour les 200 employés d’une structure moyenne. À titre de comparaison, un millier de messages stockés dans une clé USB de 128 Mo correspond à une trentaine de jours d’activité!

Pourtant, ces entreprises ont besoin de solutions rapides à déployer, notamment pour réagir face à leurs concurrents. Or, il n’est pas question qu’elles investissent tout en interne.

Mieux vaut externaliser certaines prestations, en prenant soin d’exercer un suivi permanent sur le contractant pour s’assurer qu’il tient ses engagements de résultats.

Les clés USB à 128 Mo

L’idéal est de faire la part des choses: par exemple, maintenir en interne une sauvegarde locale (poste par poste, sur une clé USB 128 En cas de « crash » grave, cela permet de redémarrer avec des données «fraîches». Coût moyen: 30 euros par poste. Cette solution légère peut être couplée à une protection a minima contre les pannes disque grâce, par exemple, à l’utilisation d’un serveur RAID 1 (coût moyen : 1 euro par Go protégé): la protection contre l’altération ou la perte des données est assurée par un serveur distant couplé à une petite ‘bandothèque (coût moyen: 5.000 euros). Une solution de stockage en ligne, notamment pour effectuer des sauvegardes/restaurations coûte environ 3.000 euros pour 10 Go par an. Enfin, en ce qui concerne la messagerie électronique et le site Web de la PME, Alain Le Prado suggère qu’ils soient externalisés! Idem pour l’eBoutique de l’entreprise (il faut compter environ 1.200 euros par an).

Partant de ces chiffres, auxquels il convient d’ajouter le prix d’achat de quelques logiciels de sauvegarde et d’archivage, on s’aperçoit qu’il n’est pas nécessaire de dépenser des fortunes pour se protéger efficacement.

Seul hic, une telle prévention n’est pas l’apanage de tous. Nombreuses sont les PME qui ne vérifient jamais comment restaurer le contenu de leurs bandes de sauvegarde. Il faut donc commencer par une campagne de sensibilisation, avant de prétendre lancer des ventes de solutions souvent surdimensionnées, hélas!

(*) Contact: aleprado@tiscali.fr