Brocade détaille ses ambitions dans le SDN et le NFV

Initialement acteur du stockage et des réseaux Ethernet, Brocade a accéléré ses développements de solutions de pilotage réseau virtuel avec l’acquisition de Vyatta. Le point avec David Limery.

« Brocade se concentre sur le N du SDN », indique d’emblée David Limery qui officie comme ingénieur système chez le fournisseur américain. Autrement dit, sur la partie réseau qui, après la virtualisation des serveurs et du stockage, « ne doit pas être le point bloquant du déploiement applicatif ». D’où la volonté de Brocade de vouloir s’intégrer dans des environnements hétérogènes. Une démarche qui passe par l’adoption des standards ouverts.

« On fait du SDN depuis longtemps mais la nouveauté est que Brocade s’appuie sur des standards et mécanismes plus ouverts, parfois basés sur l’open source », indique David Limery. Une démarche qui s’est accélérée avec l’acquisition de Vyatta en novembre 2012, une start-up éditrice d’un OS réseau d’optimisation des routeurs via la virtualisation de l’architecture réseau apportée par le SDN (Software Defined Network).

« Avec le rachat de Vyatta sont venus les premiers mouvements d’automatisation avec Openflow visant à découpler le plan de contrôle (déploiement des protocoles), le plan des données (transport), et le plan d’administration, autant de plans colocalisés. On a réfléchi comment externaliser le contrôle et l’administration dans le contrôleur Openflow. » Le résultat se traduit dans la nouvelle plateforme Vyatta que Brocade a présentée en juin dernier.

Déployer les applications métiers en même temps que les fonctions réseau

« Vyatta est un composant NFV, une appliance virtuelle avec des fonction de routeur, parefeu (sécurité) et passerelle VPN, qui vient compléter notre offre networking », précise l’ingénieur de Brocade. Lequel ajoute que les développements apportés depuis ont multiplié par 10 ses performances. La nouvelle plate-forme s’appuie sur les composants de base vRouter et vADX (routeur et commutateur virtuels sur serveur x86) couvrant les couches applicatives 3 à 7 du réseau, et des logiciels Open Source de pilotage développés dans le cadre des projets OpenDayLight et OpenStack. Autrement dit, une solution qui s’appuie sur trois couches indépendantes (services de connexion NFV, services structurel SDN et orchestration fonctionnelle) visant à répondre aux besoins spécifiques des datacenters. « Déployer les applications métiers en même temps que les fonctions réseau, c’est ce qu’offre Vyatta », résume David Limery.

Le NFV (Network Functions Virtualization) est aujourd’hui particulièrement prisé des opérateurs télécoms qui y voient un moyen de faire évoluer leurs infrastructures réseaux pour répondre à la demande grandissante des besoins de capacité (en bande passante notamment) en s’appuyant sur des plates-formes x86 comme alternatives aux onéreuses solutions propriétaires. De fait, le NFV n’a pas encore rejoint les préoccupations des entreprises.

« Les techno SDN sont présentes et en cours de développement depuis plus longtemps que le NFV qui a émergé plus récemment. Donc les projets SDN dans les entreprises sont plus avancés que le NFV, constate notre interlocuteur. Mais si les entreprises sont loin des besoins des opérateurs télécoms, on sait que les technologies utilisées par les opérateurs finissent par descendre dans les entreprises car les départements informatiques deviennent à leurs tour des fournisseurs de services. »

Créer les scénarios de mécanisme d’automatisation

Toutes les entreprises sont-elles néanmoins mûres pour le SDN ? Ce n’est pas nécessairement une question de taille mais de volonté à changer de modèle. « Cela dépend surtout de la capacité pour une entreprise à redévelopper les applications métier ou à engager de nouveaux développements pour créer les scénarios de mécanisme d’automatisation propre au SDN. Une petite société de hosting peut avoir intérêt à investir dans de nouveaux développements pour offrir les fonctionnalités de SDN. » Car à défaut d’intégrer le SDN, le choix de l’entreprise pourrait se tourner vers l’externalisation des services dans le cloud.

C’est notamment ce que permet Brocade qui propose aujourd’hui un service de routage Vyatta via les fournisseurs de services cloud Amazon et Rackspace. « C’est un modèle appelé à se développer », assure David Limery. En parallèle, l’attente des entreprises, comme des opérateurs, se fait clairement sentir, assure notre interlocuteur. « Des dizaines d’entreprise sont en cours de tests de validation avec nous en ce moment. Il y a une grosse effervescence qui se décline dans les comptes comme les banques avec une réflexion SDN, NFV, ou les deux, pour réfléchir à l’évolution de leur IT pour le prochain appel d’offre. Le marché est clairement présent, le « total adressable market » est énorme. »

Et pour mieux y répondre, Brocade va rendre l’ensemble de son portefeuille d’équipements compatible Openstack via les API d’ici la fin de l’année, début 2015, dont VDX, le routeur Vyatta, le SAN, l’équilibrage de charge, les routeurs multiservice… « C’est un premier volet important qui nous permet d’offrir des plateformes physiques qui s’intègrent dans la politique globale d’un client ou partenaire vers la mouvance de l’automatisation », assure David Limery. Openflow sera également activé d’ici quelques mois sur les équipements de Brocade.

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