Street View: Google s'explique sur sa collecte de données personnelles

Depuis plusieurs années, les réseaux wifi ouverts sont victimes de Street View et des collectes de données personnelles orchestrées par les Google Cars. Les excuses de Google n’y changent rien.

L’Allemagne est décidément sur tous les fronts numériques. Après avoir vertement critiqué Facebook pour le non-respect de la vie privée de ses membres, l’équivalent de la Commission nationale de l’informatique et des libertés outre-Rhin a dénoncé « l’erreur » de Google qui collecte depuis des années des données personnelles sur des réseaux wifi ouverts, mais sans le vouloir bien sûr.

Et clic, c’est dans la boite. Les voitures de Google (les Google Cars) comme les Google tricycles photographient à tout va depuis mai 2007, date du lancement du service de navigation virtuelle de Google aux Etats-Unis. Et clac, vos données personnelles ! Le 12 mai, le moteur de recherche a en effet reconnu sur son blog officiel qu’il avait récolté des informations personnelles d’internautes, au fil de sa collecte des adresses MAC et des identifiants de réseaux wifi (SSID).

« Nous sommes parfaitement conscients que nous avons gravement échoué ici. »

Acculé, Google n’a donc pu faire autrement que de présenter ses excuses et de rétropédaler. « L’équipe d’ingénieurs de Google travaille dur pour gagner votre confiance, et nous sommes parfaitement conscients que nous avons gravement échoué ici. Nous sommes profondément désolés de cette erreur et nous sommes déterminés à en tirer toutes les leçons possibles », écrit le vice-président à l’ingénierie et à la recherche de Google, Alan Eustace.

En conclusion donc, des excuses, et dans le déroulé de ce ratage, une précision de taille : « bien sûr, aucune des données collectées n’a jamais été utilisée pour le lancement des produits de Google. » A croire sur parole. A moins qu’un démenti ne soit publié dans les mois à venir expliquant que, par « erreur »…

Les réseaux ouverts mènent à n’importe quoi…

Techniquement, l’erreur révélée aujourd’hui est liée à un « bout de code » écrit en 2006 par un ingénieur de Google. « Un projet wifi expérimental » examinait tout type de catégories de données qui circulaient sur les réseaux publiques, dont les informations diffusées sur les réseaux wifi ouverts.

Google fait amende honorable, il a «isolé les données sur [son] réseau, [qu’il a] alors déconnecté pour les rendre inaccessibles» et annonce la sortie prochaine d’une version de Google search sécurisée. Les Google cars sont pour le moment remisées au garage, précise Alan Eustache, mais un petit détail chiffonne dans ce communiqué…

Certes, le géant des moteurs de recherche présente ses plus plates excuses, mais, officieusement, les internautes sont pointés du doigt pour leur imprudence. Autrement dit, ce manque de prudence constaté par l’accès libre aux points d’accès wifi mènent à n’importe quoi. La preuve avec cette « erreur» ! Un discours identique à celui du gendarme du Web français, Hadopi, qui ne condamnera pas les pirates mais ceux qui ne verrouillent pas leur réseau.

Les puissants en ordre de bataille avec un seul mot d’ordre : verrouillez !