Sun argumente son nouveau processeur UltraSparc T2 ( ex ‘Niaraga 2’)

Ce 7 août, le constructeur orchestre le lancement mondial de son nouveau
processeur à très hautes performances: 8 coeurs et une capacité de 64
‘threads’. Quels sont les points forts?

Une petite révolution technologique, cet UltraSparc T2, à en croire le détail de l’annonce de ce lancement en fanfare.

Il est vrai que beaucoup d’analystes ont douté ces derniers trimestres sur la capacité de Sun Microsystems de maintenir ses investissements et donc son savoir-faire dans les processeurs, avec l’ambition et le soutien de Fujitsu, de concurrencer les géants Intel, AMD, IBM…

Mais le résultat est là: l’annonce de ce jour -le lancement officiel du processeur UltraSparc T2 (nom de code Niagara 2 ) doit confirme qu’il s’agit bien de doubler la capacité maximale des chips existants.

Ce T2, qui concentre 8 coeurs de processeurs, est en effet capable d’exécuter simultanément, et parallèlement, jusqu’à 64 ‘threads‘ (traitements d’instructions simultanés ou parallèles), contre 1 à 4 sur les processeurs conventionnels.

Sun souligne que ce processeur est « le premier à regrouper sur la même puce les fonctions clés d’un serveur: traitement, réseau, sécurité, unités de calcul en virgule flottante, entrées-sorties et accès mémoire rapide« .

Le nouveau processeur, il est vrai, concentre pas moins de 500 millions de transistors.

Jonathan Schwartz, dg de Sun, avait prédit que ce processeur intéresserait toute l’industrie, celle de l’informatique, des réseaux ou encore celle des TV-set box ou de l’automobile.

« C’est géant de posséder le processeur le plus rapide de la planète« , a-t-il déclaré.

Il est peu probable que, hormis son allié Fujitsu, des concurrents comme HP, Dell ou IBM, l’adopte. En revanche, il pourrait intéresser des équipementiers télécoms ou des intégrateurs.

Traitement « massivement parallèle« , avec Solaris

Bien entendu, il supporte le système d’exploitation Solaris (Sun) et sa gestion multithread ou « massivement parallèle« . C’est évidemment l’argument clé du constructeur, car il n’est pas évident de découper l’exécution de certains programmes en plusieurs sessions parallèles – ce qu’objecte, par exemple IBM, qui préfère pousser la vitesse horloge de son Power 6 (à 4,7 GHz) en revendiquant que c’est le plus rapide. Mais à cette vitesse d’horloge se pose la question du refroidissement… et de son coût énergétique.

« L’intégration de toutes ces fonctions sur un même circuit améliore les performances, la fiabilité, mais également le rendement énergétique et les économies qui en découlent« , argumente Sun à juste titre.

Comme auparavant, Sun distribuera la propriété intellectuelle du code de cet UltraSparc T2 sous licence « Open source » (comme c’est déjà le cas pour Solaris).

Un programme bêta est lancé à destination de la communauté OpenSparc T2 et la documentation est rendue publique, à l’intention des développeurs d’outils et de logiciels.

« L’UltraSparc T2 double les performances de l’UltraSPARC T1 sans augmenter la fréquence d’horloge ni quadrupler la taille des caches », nous déclarait, en avant-première, David Yen, dirigeant la division micro-électronique chez Sun. « Il permet la création d’une nouvelle catégorie de systèmes compacts, très intégrés, offrant un excellent rendement, qui va bien au-delà des serveurs pour s’étendre aux routeurs et aux commutateurs, à l’infrastructure de télécommunications, à l’imagerie médicale, à l’impression… Avec la technologie UltraSparc T2, nous mettons la rapidité et l’évolutivité du CMT (Chip Multi Threading) à la portée d’un plus grand nombre d’utilisations. »

Cette nouvelle génération de processeur équipé de la technologie CMT (chip multi threading) CoolThreads de Sun, consomme moins de 2 watts par thread, alors que, selon Sun, le processeur Xeon d’Intel, à 4 coeurs, ou le Power6 ‘quadrithread‘ d’IBM consommeraient, respectivement, 30 et 35 watts parthread.

Et pourtant, cet UltraSparc T2 concentre 2 fois plus de c?urs, 16 fois plus de threads, offre un débit 4 fois plus élevé, ainsi que des ports réseau et des éléments de sécurité intégrés.

« Il peut faire économiser des millions de dollars dans les centres de données, face à l’envolée des coûts d’alimentation, de refroidissement et d’espace« , souligne le communiqué.

La suite: ‘Victoria Falls’ et ‘Rock’

Ce nouveau processeur est déjà en phase de production, affirme Sun. Quant aux autres processeurs, le calendrier est confirmé: « Victoria Falls », également avec la technologie CMT (mais plus échelonnable, avec la possibilité d’en associer plusieurs sur une même carte mère) est programmé pour le 1er semestre 2008. Enfin le « Rock » pré-annoncé avec 16 coeurs , est prévu pour le 2è semestre 2008.

Les capacités de l’UltraSparc T2, en résumé – une puissance de traitement considérable, grâce à ses 8 huit c?urs et 8 threads par c?ur. Deux records du monde à son actif aux tests SPEC monoprocesseur, avec 78.3 est. SPECint_rate2006 et 61.5 est. SPECfp_rate2006. – il gère deux fois plus de threads que l’UltraSparc T1 (lequel a récemment enregistré un record mondial de 8253.21 SPECjAppServer2004 JOPS@Standard, avec 10 modules serveur Sun Blade T6300)Avec sa capacité de 64 domaines logiques, il permet la consolidation de p lusieurs systèmes séparés à partir d’une seule plate-forme équipée- l’interface réseau est intégrée, avec deux ports de 10 giga-Ethernet multithread pouvant être virtualisés ; la classification des paquets assure un accès rapide aux réseaux et aux communications entre serveurs- la sécurité est assurée par les 8 coeurs ou unités de chiffrement et 10 fonctions indépendantes sont supportées- le calcul, avec huit unités de traitement flottants, qui apportent les avantages du CMT à l’informatique HPC dans le domaine scientifique. Records du monde SPECfp_rate2006 et SPEC OpenMP en monoprocesseur- les entrées-sorties, avec huit canaux ou ports PCI Express (accélération du streaming audio/ vidéo, des opérations de lecture et écriture dans les bases de données, de la sauvegarde des données…)- l’accès mémoire: 4 contrôleurs dédiés avec débit dépassant 50 Go/s.- support logiciel, avec le système d’exploitation Solaris, massivement parallèle, tirant parti des processeurs multi-thread et autorisant la virtualisation.