Symantec Veritas mise sur la convergence

Le nouvel ensemble souhaite se positionner sur un concept simple: allier sécurité et disponibilité. Pour autant, l’intégration de l’offre Veritas dans celle de Symantec prendra un temps certain

Annoncée en décembre 2004 et bouclée en juillet dernier, la fusion de Symantec et Veritas, une opération valorisée à 13 milliards de dollars, a donné naissance au numéro 4 mondial des logiciels.

Dans un marché de la sécurité en pleine expansion (évalué à 56 milliards de dollars pour 2007), le mariage entre les deux entités a été finalement plutôt bien accueilli, une fois passé l’effet de surprise. Mais aujourd’hui, les analystes attendent du concret. Réunir le spécialiste de la sécurité et celui du stockage et de la sauvegarde, d’accord mais pour quoi faire ? Les dirigeants de ce nouvel ensemble donnent des éléments de réponse et expliquent leur stratégie: celle de la convergence: « Le nouveau Symantec aidera les clients à réaliser l’équilibre entre la nécessité de sécuriser leurs informations et celle de les rendre disponibles, assurant ainsi leur intégrité », a déclaré John Thompson, p-dg du groupe. Le concept est donc lâché: il s’agit de faire converger la sécurité et la disponibilité afin de générer de « l’agilité » en mettant en place une infrastructure « résilliante » (ou robuste et pérenne). Un vaste programme. Concrètement, le « nouveau » Symantec entend offrir des solutions de bout-en-bout qui puissent couvrir tout le spectre de la sécurité des données: de la détection des menaces à la sauvegarde. L’intégration de la brique ‘storage recovery‘ (restauration après incident) de Veritas dans l’offre Symantec est jugée stratégique car elle répond à une demande de plus en plus forte des DSI, selon l’éditeur. Par exemple, lorsque DeepSight de Symantec repère une attaque, il déclenchera automatiquement un back-up opéré par un produit Veritas. Les produits Veritas (comme NetBackup, Volume Replicator, Cluster Server…) viendront donc s’intégrer en bout de chaîne des offres de Symantec afin d’apporter cette fameuse « agilité » et des réductions de coûts, un enjeu stratégique pour 43% des CIO. Tout l’enjeu réside aujourd’hui dans l’intégration des produits Veritas dans l’offre Symantec. Et cette intégration mettra du temps. Symantec explique que ce défi se déroulera en trois phases: -la première étape, qui est actuellement en cours, devrait durer six mois et a pour objectif de valider l’interopérabilité des logiciels. -la deuxième phase visera à intégrer les produits en mettant en place des interfaces communes et des outils de mises à jour et de licensing communs. -la troisième phase qui n’interviendra que dans un an, sera celle des nouveaux produits communs. Bref, les nouveaux produits de Symantec ne seront pas lancés sur le marché avant 2006-2007… Et le calendrier pourrait prendre du retard. Les offres des deux éditeurs sont très différentes, à plusieurs titres. Même chose pour les salariés des deux groupes qui ont des cultures très différentes. Mais Symantec se donne les moyens de ses ambitions: 620 millions de dollars sont investis dans la recherche et le développement. Le nouvel ensemble n’a procédé à aucun licenciement. A l’inverse, il compte recruter en masse.