Systèmes ouverts et logiciel libre: les concepts, les enjeux

Les polémiques sur la « brevetabilité » du logiciel ont mis en lumière la question du logiciel libre et des systèmes ouverts. Quelles sont les différences entre ces deux concepts. Et quels sont les enjeux?

Un système est dit ouvert, lorsque les spécifications d’accès ont fait l’objet d’un processus de normalisation entérinée par un organisme public ou privé. C’est le résultat d’un compromis raisonable entre les différents acteurs. C’est une des raisons d’être de l’ISO (International Organization for Standardization).

Sur le terrain, ce sont ces normes purement techniques qui ont permis une saine concurrence et le fantastique développement de l’industrie des télécommunications. A ces normes, on doit aussi la création de nombreux acteurs innovants, qui ont inventé ainsi des produits ayant leur propre spécificité, mais dont les procédures d’accès sont normalisées. Au c?ur de ce processus se trouve l’Union International des Télécommunications. Le logiciel libre ne fait référence à aucune norme technique et se limite à une structure juridique du mode de distribution. C’est la norme GPL. (Général Public License). Il existe pourtant des organismes de normalisation liés à l’informatique. La commission de Bruxelles, toujours très sensible aux lobbies d’entreprises américaines, s’époumone à entretenir des actions juridiques contre Microsoft, en lui demandant de fournir les programmes sources de leurs produits. Je doute que cette approche, même au prix de 3 millions d’Euro par jour, n’aboutisse à des résultats satisfaisants. Il eut été plus simple d’imposer à Microsoft, et accessoirement aux autres éditeurs, l’obligation de supporter sur ses différentes plates-formes, des programmes dont les normes d’accès soient conformes à Posix et TCP/IP ce qui aurait eu pour effet d’apporter une solution simple à un problème complexe. Pour la petite histoire, lorsque Microsoft a lancé ses premières versions de son serveur Windows NT, le support de programmes Posix était assuré. Si la normalisation a pour effet de simplifier la vie des utilisateurs et de faciliter la concurrence, elle ne fait pas l’affaire de ceux qui sont dans une position dominante. (*) Enseignant chercheur Ecole Centrale Paris