Table ronde Altiris : peut-on migrer sans douleur?

Passer à XP quand on possède un parc mélangeant avec un bonheur inégal stations Windows 98 et 2000 parsemées d’un zeste de Windows 95 n’est pas une mince affaire. Aussi, pour migrer avec bonheur, mieux vaut une bonne dose de méthode et des outils ad hoc

Industrie enfin mature, le secteur informatique se caractérise par l’importance de son parc installé. La fin des années 90 s’est en effet traduite par l’introduction massive des postes client dans les entreprises, le tout accompagné d’une kyrielle applicative dans des environnements principalement de type client serveur. À noter d’ailleurs que sur ce secteur vieux de quarante ans, les investissements mis en oeuvre ces dix dernières années sont identiques à ceux réalisés sur les trente premières années. C’est ce que proposait récemment d’examiner Altiris, spécialiste des outils de gestion de parc, lors d’une table ronde. Le parc des ordinateurs individuels professionnels (desktops et portables) de l’Hexagone frôle déjà les 12 millions de machines. Le taux d’équipement en entreprise approche les 60% des salariés dans les grands comptes et environ 45 % dans les PME. La répartition des systèmes d’exploitation démontre par ailleurs la domination absolue de Microsoft, MacOS ne représentant plus que 1,8 % du parc européen, Linux arrivant juste après avec 1,7 % (source IDC 2004). À l’examen de la part Windows, on constate en outre une forte hétérogénéité dans la répartition des versions. À ceci s’ajoute un très net effet de latence entre le moment où apparaît un nouveau système d’exploitation Microsoft et celui où il devient majoritaire dans les entreprises. Cette latence est estimée en moyenne à un délai de 2 à 3 ans. On comprend alors aisément l’ampleur des enjeux d’une migration d’un OS vers un autre, surtout lorsque l’on sait que la « biodiversité » est encore plus accrue au niveau des applications.

Migrera, migrera pas ? Une récente enquête menée par IDC aux États-Unis permet de s’en faire une idée. On trouve principalement deux types de raisons poussant les entreprises à migrer : Des raisons technologiques Dont notamment l’augmentation du taux d’incidents, les trous de sécurité dans les anciens OS, la fin du support de ceux-ci, la compatibilité incertaine de ces systèmes avec les nouveaux logiciels. Sans oublier la part croissante de la mobilité et des technologies sans fil ainsi que les performances plus élevées des nouveaux environnements. Bref, tout tient à l’obsolescence du matériel et/ou à l’arrêt du support d’une version de Windows. Ces contraintes technologiques sont d’ailleurs l’argument de base de la migration. Les entreprises migrent principalement pour pouvoir être compatibles avec l’application qu’elles viennent d’acquérir; à l’inverse, certaines hésitent à entamer le processus de migration parce qu’elles possèdent des applications dont aucune version n’a été développée pour fonctionner sous le nouvel environnement. Des raisons économiques Celles-ci portent en premier lieu sur l’amélioration de la productivité à laquelle il convient d’ajouter la meilleure protection de la propriété intellectuelle et meilleures possibilités de travail collaboratif. Un TCO plus faible du fait de la plus grande sophistication des applications et les possibilités offertes par le multi-tâches poussent alors à l’adoption de ces nouvelles solutions par l’entreprise. Un support (in)supportable Jusqu’à présent, les entreprises ont essentiellement eu une approche technologique, poussant principalement à migrer du fait des problèmes rencontrés. Le virage s’opère toutefois depuis 2 ans vers une phase plus économique dans laquelle les entreprises s’intéressent plus aux avantages business qu’elles peuvent retirer de cette mutation. Ceci n’est d’ailleurs pas un hasard, puisqu’il est désormais de rigueur de démontrer que la technologie choisie concourt bien au développement général de l’entreprise (une tendance que les directions informatiques ont « oubliée » lors de la prime jeunesse de l’informatique et que la crise économique est venue douloureusement leur rappeler). Ceci a d’ailleurs induit chez Microsoft un revirement s’agissant de la gratuité du support technique. On est ainsi passé d’une approche technique, le support des produits étant indexé par rapport à leur version (Microsoft étant maître du jeu, fait absolument insupportable pour une direction générale qui, elle, fonctionne selon des critères économiques et a donc besoin de connaître le retour sur investissement engendré par le passage d’une version à l’autre) à une approche temporelle (le produit étant supporté par rapport à la date de sortie de la version). 7 ans : l’âge de raison pour un OS C’est ainsi que la durée moyenne de support pour les systèmes d’exploitation Microsoft a été portée à en moyenne 10 ans, la part s’étendant au-delà étant ensuite certes encore assurée, mais aux frais de l’utilisateur lorsque le support requiert des compétences non traitées sur les sites Web Microsoft. Cette notion est intéressante en soi, car elle donne une image précise du cycle de vie d’un système d’exploitation : une décennie. Si l’on retire les 3 ans d’inertie pour son adoption, on obtient une durée de vie minimale de 7 ans, pendant lesquels le support sera disponible auprès de l’éditeur (les ‘early adopters‘ bénéficiant quant à eux de la totalité de la décade). Migration : ne plus ronger son OS, mais ranger son OS Le parcours que traverse toute entreprise désirant migrer, qu’il s’agisse d’un grand compte ou d’une PME, est à peu de choses près le même. Il commence par la définition d’un cahier des charges afin de recenser les besoins des utilisateurs ainsi que ceux propres à l’entreprise. La seconde partie (qui fait d’ailleurs souvent défaut aux entreprises) correspond à l’audit de l’existant, une phase que l’on peut automatiser grâce à des outils tels ceux proposés par Altiris. En effet, exécuté manuellement cet audit est souvent source d’oublis et d’erreurs tant et si bien que l’on se retrouve en fin de compte avec quelques machines Windows 95 « oubliées » ou non comptabilisées, idem de certains logiciels non recensés et pourtant fort utiles à certaines activités. Par ailleurs, une telle phase offre l’avantage de permettre un nettoyage du parc installé, notamment en détectant les inévitables sharewares et versions non autorisées dont s’encombrent encore les utilisateurs, ce malgré la chasse aux sorcières que mènent inlassablement les départements informatiques. L’idée sous-tendant cet audit est de savoir de quoi l’on part (combien a-t-on de licences, de PC, de serveurs?). Dans certaines entreprises, notamment celles ayant connu une croissance rapide, un tel recensement est souvent un véritable casse-tête, la gestion des services n’ayant pas toujours suivi avec rigueur la progression de l’environnement. Ne parlons pas non plus des nombreux cas de fusion/acquisition qui posent là encore le problème de parcs résolument hétérogènes qu’il conviendra finalement d’uniformiser, la migration étant alors une occasion inespérée pour ce faire. La phase suivante consiste à tester la compatibilité logicielle et matérielle de la nouvelle version de l’OS retenue (ou, cas plus rare, du nouvel OS). S’ensuit alors la migration proprement dite, laquelle s’avère de façon étonnante ne pas constituer la phase la plus compliquée de l’ensemble de ce processus. Ainsi, si les phases précédentes ont été bien menées, la migration s’effectue généralement bien. OS à faire migrer ? Il faut au-to-ma-ti-ser ! Ajoutons un ultime souci de la part des entreprises, celui d’assurer une migration parfaitement transparente pour les utilisateurs. Et c’est là où parfois le bât blesse et où des outils d’automatisation s’avèrent une fois de plus les bienvenus. Car déployer n’est pas une mince affaire et requiert trop souvent encore des ressources disproportionnées avec celles dont dispose réellement le département informatique. C’est pourquoi les outils de migration s’avèrent de plus en plus indispensables pour automatiser cette tâche, notamment afin de déployer des packages d’applications, dont ceux conçus pour des besoins spécifiques. De plus, cette automatisation à tout va permet de gagner un temps considérable sur la maintenance du parc et sa mise à jour. Pour certains packages logiciels posant des problèmes et devant être réinstallés régulièrement, l’utilisation de l’outil Altiris a permis une réimplantation quasi instantanée du logiciel défectueux, un gain de temps largement apprécié par les utilisateurs ne connaissant ainsi plus d’indisponibilités. Un simple coup de fil au helpdesk permet de déclencher le téléchargement a novo du soft en panne, évitant de ce fait tout déplacement pour procéder à cette réinstallation. L’intérêt d’une telle solution est aussi de pouvoir conserver en permanence le contrôle sur le déroulement des implantations. Par ailleurs, le couple d’outils inventaire et migration permet de réaliser un toilettage des postes lors de la migration et notamment d’éliminer les sharewares et autres utilitaires non autorisés pouvant encore traîner sur les postes de travail, ceci grâce à la définition de profils de sécurité utilisés par les deux softs Un module particulier d’Altiris PC Deployment, PC Transplant, crée une image des fichiers à faire migrer de la machine ancienne vers la machine cible, puis, après avoir installé cette image sur la cible, transplante les fichiers personnels contenus dans l’image sur le disque dur du nouveau poste de travail. Les principales générations de produits Windows

Windows 95/98 : présent depuis une dizaine d’années. Cette gamme fut caractérisée par un grand souci de compatibilité avec le monde DOS. Windows 2000/NT : la sortie de cette famille de produits répondait au besoin de Microsoft de rentrer dans l’univers 32 bits, tout en faisant table rase de MS-DOS. Apparue en parallèle de la gamme précédente, elle n’a pas rencontré le succès escompté. Windows XP : le succès de ce nouvel OS tient en partie à ses modes émulation Windows 95/98 assurant une compatibilité amont. Longhorn : prévu pour 2006, Longhorn représente une refonte majeure du système d’exploitation (bien que la boîte de compatibilité avec les versions précédentes soit conservée) puisque son objectif est d’ouvrir complètement le système d’exploitation en particulier par rapport au monde XML et aux services Web tels que définis par les instances internationales.