Taxe télécoms : une compensation pour les opérateurs ?

Face à la fronde de l’Industrie, le gouvernement proposerait quelques biscuits pour calmer le jeu

Les opérateurs télécoms et les FAI seront au coeur du financement du service public suite à l’arrêt programmé de la publicité sur France Télévisions. Mais ces indistriels ne l’entendent pas de cette oreille.

La taxe de 0,9% sur leurs (gigantesques) chiffres d’affaires est perçu comme un coup de couteau dans le dos. Et les opérateurs menacent en vrac de contester au plus haut lieu cette prochaine décision et de répercuter cette taxe sur les abonnements des clients finaux. Quant à la Commission européenne, elle a déjà prévenu qu’elle ne resterait pas inactive.

Or, il faut bien stabiliser et valider le dispositif. Afin d’éviter de perdre du temps, la publicité doit commencer à disparaître dès 2009, le gouvernement réfléchit à quelques carottes qui pourraient calmer l’ire des opérateurs.

Il s’agirait par exemple de leurs faciliter l’accès aux contenus, nouveau nerf de la guerre des géants du mobile et du Net. « Plutôt que de discuter la décision politique qui a été prise, il serait plus intéressant de se tourner vers les contreparties que ces opérateurs pourraient demander », a dit Eric Besson, secrétaire d’Etat chargé du développement de l’économie numérique., lors d’une conférence sur les télécoms organisé par Les Echos.

« Si ces opérateurs contribuent au financement des contenus, ceux-ci doivent être en retour davantage mis à leur disposition », a-t-il ajouté, citant l’accès aux offres de télévision à la demande ou un raccourcissement de la chronologie de médias », à savoir les délais successifs de diffusion de films sur les différents supports après leurs sortie en salle.

Suffisant ? Rien n’est moins sûr. Si les géants du secteur réclament par exemple depuis des années un raccourcissement de la chronologie des médias, qui permettrait aux plates-formes de VOD de mieux lutter contre l’attrait du piratage, rien ne dit qu’un geste dans ce sens parvienne à les convaincre d’accepter de passer à la caisse. Or, le temps presse pour le gouvernement.