Telecom Italia : France Télécom intéressé ?

Illustration d’une situation de plus en plus tendue : Olimpia, l’actionnaire
de référence, limoge le président de l’opérateur

Le dossier Telecom Italia commence sérieusement à se compliquer et devient une affaire d’Etat. Rappel des faits.

En mars dernier, Pirelli, qui détient 80% d’Olimpia, premier actionnaire de Telecom Italia avec 18% du capital, annonçait son intention de vendre ses parts dans Telecom Italia, jugée responsable de ses difficultés financières.

L’espagnol Telefonica se montre un temps intéressé mais jette l’éponge. En avril, l’américain AT&T allié au mexicain America Movil créé la surprise et annonce des négociations bien engagées pour 66% du capital d’Olimpia.

L’opérateur est prêt à payer l’action du groupe transalpin à 2,82 euros, soit une offre nettement supérieure au cours de clôture de 2,13 euros de l’opérateur italien vendredi dernier, une proposition accueillie favorablement par le conseil d’administration de Pirelli.

Pour autant, cette offensive d’un groupe américain contre le fleuron national italien inquiète. Cette opération suscite « une énorme préoccupation »au sein du gouvernement, a déclaré le ministre italien des Télécommunications Paolo Gentiloni au quotidien Il Messagero. Le gouvernement italien s’est toujours opposé à Pirelli à chaque fois qu’il a tenté de céder des parts de Telecom Italia à des groupes étrangers.

Ce mercredi, le Wall Street Journalrévèle que France Telecom et Telefonica étudierait une contre-offre plus acceptable en termes politiques pour l’Etat italien. L’opérateur français refuse de commenter.

Il s’agirait de former une entité avec des banques italiennes et des assureurs capable de formuler une offre acceptable pour toutes les parties.

Si l’information se vérifiait, elle marquerait le retour de France Télécom dans des opérations d’acquisitions de taille. L’opérateur français se contentant pour le moment de petites acquisitions, notamment en Afrique.

Dans le même temps, le torchon brûle entre Olimpia et le président de Teleco m Italia, Guido Rossi. Ce dernier s’opposerait aux ambitions de son actionnaire de référence. Il est ainsi accusé d’avoir fait capoter la première approche de Telefonica et ne semble pas plus favorable à AT&T.

Un nouveau conseil d’administration doit être désigné le 16 avril, or, Olimpia n’a pas fait figuré le nom de Rossi sur la liste des candidats. Traduction : l’homme est remercié..

« De toutes façon, je suis le président de Telecom Italia et je présiderai l’assemblée. Je n’ai aucune intention de démissionner : il s’agit du futur de la plus importante société du pays », a-t-il déclaré. Ambiance. Drôle de fin de parcours pour celui qui a été embauché pour mettre fin aux errements de son prédécesseur, Marco Tronchetti Provera.

Il pourrait être remplacé par Pasquale Pistorio, actuel président honoraire de STMicrolectrics. Un homme plus docile face aux velléités de cession de Pirelli ?