Télécoms: Bruxelles souhaite libéraliser encore un peu plus le secteur

La Commission européenne entend modifier le cadre réglementaire s’appliquant au secteur

Libéralisation = meilleure concurrence et donc prix en baisse pour le consommateur final. Telle est l’équation magique de la Commission européenne en matière de télécoms. Et cette libéralisation pourrait encore être renforcée.

Bruxelles doit en effet réviser le cadre réglementaire européen qui régit les télécoms. En ligne de mire: les anciens ou actuels monopoles des opérateurs historiques. Différents marchés sont donc surveillés, mais ils seront moins nombreux que dans le passé. « Preuve que la politique menée par la Commision européenne ces dernières années porte ses fruits », affirme à la Tribune, Viviane Reding, l’impitoyable commissaire à la société de l’information. Par contre, Bruxelles n’entend toujours pas permettre aux opérateurs historiques d’obtenir l’exclusivité sur les réseaux de nouvelle génération comme la fibre pour lesquels ils ont ou vont fortement investir. La Commission exige que ces réseaux soient immédiatement ouverts à la concurrence, ce que refusent par exemple France Télécom et Deutsche Telekom, soutenus par leurs gouvernements respectifs qui estiment qu’il doit avoir une prime à l’investisseur (lire nos articles). La Commission souhaite également libéraliser le domaine des fréquences. « Les besoins de fréquences s’accroissent (notamment pour la TV mobile, NDLR). Si nous continuons à les distribuer de façon inefficace, purement administrative et sur une base nationale, l’industrie des télécoms ne va pas prendre son envol. Il faut une approche qui s’inspire davantage du fonctionnement du marché », souligne au quotidien Vivian Reding. Enfin, pour d’efficacité, la commissaire préconise la création d’un régulateur pan-européen indépendant, calqué sur le modèle de la Banque centrale européenne. La concurrence transfrontalière l’impose, estime Viviane Reding. Mais les Etats ont déjà repoussé en 2002 une telle proposition.