Télécoms et Internet: l’Arcep salue la concurrence et la hausse des investissements

Dans son rapport 2005, le régulateur constate les avancées du secteur

La concurrence est une réalité. Telle est la conclusion du rapport public d’activité 2005 de l’Arcep, le régulateur des télécoms. L’Autorité explique ainsi que

« l’ouverture totale des marchés des communications électroniques à la concurrence, conduite dès 1998, est devenue réalité. La concurrence est installée. Les possibilités offertes par le nouveau cadre réglementaire permettent aujourd’hui de mettre en place une régulation flexible, mieux adaptée aux marchés de gros et assouplie sur les marchés de détail ».

Pour illustrer son propos, l’Arcep souligne trois avancées significatives: la création de la vente en gros de l’abonnement au service téléphonique « qui va permettre le développement de nouvelles offres, plus simples pour le consommateur, intégrant abonnement et communications » ; l’enrichissement des offres de gros sur le marché du  » bitstream  » « pour améliorer la couverture du haut débit ». Et l’offre de gros de France Télécom permettant aux opérateurs entrants de « proposer aux entreprises une offre de services de capacité à très haut débit alternative à celle de France Télécom ».

Dans le même temps, le régulateur salue la reprise des investissements. « Pour la première fois depuis l’éclatement de la bulle Internet en 2001, les investissements consentis par les opérateurs ont sensiblement augmenté pour atteindre 6,3 milliards d’euros (+15%). Ce signe encourageant répond à une augmentation des usages (communications vocales, SMS et Internet). En 2005, la valeur des services aux clients finals a dépassé les 40 milliards d’euros (+2,4%). Comme les années précédentes, la croissance a été tirée par le haut débit et dans une moindre mesure par les mobiles ».

Pour autant, les chantiers pour l’Arcep restent encore nombreux. L’Annuaire universel n’avance pas, la question de la régulation de l’après ADSL se pose. « La question qui se pose n’est pas réguler ou ne pas réguler, mais plutôt quelle action sera la plus favorable à l’investissement du plus grand nombre d’acteurs dans le développement de nouveaux réseaux du futur et au développement de nouveaux services porteurs d’innovation pour notre société », souligne Paul Champsaur.

Par ailleurs, les tarifs de roaming sont encore bien trop élevés, idem pour celui des SMS (tarif de gros). Le dégroupage et le déploiement de l’ADSL sont aujourd’hui plus dynamisés par les collectivités que par les opérateurs… La concurrence s’installe, mais elle ne profite ps encore à tous.

Les principaux indicateurs du marché

Repli continu du fixe

Le marché mature de la téléphonie fixe a subi la montée en puissance plus rapide que prévue de la voix sur IP. Ses revenus ont continué de baisser (-4,9%) malgré une augmentation du nombre d’abonnements et de leurs prix (merci France Télécom, l’abonnement passe à 15 euros ce lundi).

En réaction, les opérateurs ont modifié leurs offres traditionnelles pour mieux répondre aux attentes de leurs clients et multiplié les offres d’abondance proposant des consommations illimitées. Suite à l’avis favorable de l’ARCEP à la hausse de l’abonnement téléphonique proposé par France Télécom, moyennant une baisse des tarifs des communications et des aménagements dans ses offres de gros, le revenu des accès a dépassé, pour la première fois en 2005, celui des communications à partir des postes fixes.

Essor du haut débit

Ce marché a continué à se développer à un rythme soutenu en raison de la substitution du bas débit au haut débit et grâce aux offres innovantes intégrant télévision et voix sur large bande. Avec plus de 9,5 millions d’abonnés au haut débit, la France se situait fin 2005 au deuxième rang européen en nombre d’abonnements et à la première place pour le multiservice. Le dégroupage, signe du dynamisme concurrentiel de ce marché, a atteint 2,8 millions de lignes (+80%), avec un développement très significatif du dégroupage total (600.000 accès).

Croissance des mobiles

La croissance s’est poursuivie en 2005 ; le chiffre d’affaires a atteint 16,2 milliards d’euros (+8,5%) pour 48,6 millions de clients (+8%). Près de 30% des clients des opérateurs mobiles ont utilisé un service multimédia en décembre 2005.