Télécoms pro: les grandes ambitions de Siemens

Le groupe allemand envisage une croissance de 50% d’ici 2005 sur ce marché en France. Et la place de numéro 2 en 2007. Explications

Siemens donne un nouvel élan à ses activités de télécoms professionnelles en France. A l’occasion de son ‘Telecom Show’ qui s’est déroulé ce 12 octobre à Paris, le groupe allemand a annoncé de très importantes ambitions dans le domaine, notamment via une nouvelle organisation et un nouveau programme de certification de ses distributeurs et intégrateurs.

La nouvelle division ‘Entreprise Networks’, le groupe est en effet désormais organisé de façon transversale, est au coeur de sa stratégie. La convergence des technologies est en marche et le conglomérat estime que sa présence exhaustive dans tous les domaines des télécoms lui offre une place privilégiée. Selon Bernard Wery, directeur de cette division pour la France, « les opportunités de croissance sont là. Il y a de la place à prendre derrière le leader incontesté qu’est Alcatel ». Siemens vise ainsi une croissance de 50% de cette activité en France d’ici 2005. Mieux, le groupe veut prendre solidement la deuxième place du marché dès 2007. Un plan ambitieux qui tranche avec la croissance du marché: moins de 5% en général, 10 à 15% pour les PME. Certification Quelle est donc la recette miracle qui sera utilisée pour tenir de tels objectifs? Plus que les produits, Siemens veut mettre l’accent sur la distribution et l’intégration, traditionnellement indirectes dans le groupe. L’entreprise met ainsi en place un important programme de certification pour ses distributeurs et intégrateurs. « Les nouvelles technologies nécessitent des compétences qui ne sont pas acquises par tous nos partenaires », explique Bernard Wery. « Le garant de la croissance, c’est la formation. C’est une nécessité absolue ». Objectif: certifier dans un premier temps 46 installateurs. Pour Siemens, la méthode est gagnante pour tous. « Pour nous, il s’agit de contrôler le niveau de satisfaction des partenaires, de nous assurer que le support, l’avant-vente soient fournis de manière qualitative. Une garantie de qualité en somme. Pour l’entreprise, la certification rassure et met en avant des compétences homologuées. Enfin, pour nos partenaires, c’est l’assurance de se distinguer de leurs concurrents. La certification devient un outil marketing », assure Bernard Wery. Concentration Ce programme de certification se veut simple et économique, « à la différence de ce qui se passe chez Cisco », glisse-t-on perfidement. La formation qualifiante est gratuite et se déroule via des outils en ligne (e-learning). La certification en tant que telle s’obtient après un test dont le coût est évalué à 150 euros. Tous les deux ans, les partenaires repasseront ce test. Par ailleurs, Siemens compte tirer son épingle du jeu en accompagnant la concentration du marché. « Ne survivront que deux ou trois acteurs globaux d’ici à six ans », prévoit Bernard Wery. « Les décisions des entreprises reposent sur des critères de globalisation. Or nous sommes présents partout. Nous sommes donc en position de force pour profiter de ce phénomène ». Organisation, formation, certification, concentration: des outils essentiels mais seront-ils suffisants? Certains seront sceptiques. Tous les analystes s’accordent à dire que les investissements des entreprises françaises en matière de télécoms sont lents. L’attentisme est de rigueur, les entreprises ne voulant pas basculer trop tôt vers une technologie comme la voix sur IP. L’évolutivité des technos fascine autant qu’elle terrorise. Cet attentisme pourrait bien poser problème à Siemens. France Télécom ne dit pas non…

Sur le marché des PME voire des TPE, France Télécom s’apprêterait à intégrer, dans son offre Entreprises, des petits autocommutateurs (ou PABX) de 8 à 16 postes d’origine Siemens. Jusqu’ici l’opérateur historique s’en tenait à des séries de marque… France Télécom (Diatonis vocal, de 6 ou 12 postes, fonctionnant sur liaisons Rnis, fabriqués sous contrat).

PM